Dans les lycées, la consommation de drogue ne cesse d'augmenter

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 06 janvier 2016 - 20:36
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Dans une école.
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©Jeff Pachoud/AFP
La drogue concerne 3,8% des incidents recensés en 2014-2015 contre 1,5% en 2010-2011.
©Jeff Pachoud/AFP
L'étude annuelle dénombrent les incidents dans les collèges et lycées qui vient d'être publiée montre que leur nombre a peu évolué en un an. Mais la part des problèmes liés à la consommation de stupéfiants augmente nettement.

Le nombre d'incidents graves dans les collèges et lycées publics a été stable pendant l'année scolaire 2014-2015, mais la consommation de stupéfiants ne cesse d'augmenter chez les lycéens: une tendance qui pousse les équipes pédagogiques à redoubler de vigilance.

Selon les données récoltées auprès des chefs de 3.300 établissements, le taux d'incidents graves (violences verbales et physiques, vols, dommages aux locaux ou matériel, consommation de stupéfiants, etc.) est de 12,4 pour 1.000 élèves, sensiblement comme l'année précédente.

Mais l'étude annuelle de la direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance (Depp), qui dépend du ministère de l'Education, souligne la progression constante des incidents "consommation de stupéfiants", dans les lycées.

Ils atteignent 3,8% du total des incidents, contre 1,5% en 2010-2011, collèges et lycées confondus. Pour les seuls lycées généraux ou polyvalents, ils représentent désormais 10% du nombre total des incidents, contre 4% trois ans auparavant.

Une vive progression mais qui partait d'un niveau très bas, nuance Michel Richard, principal d'un collège à Versailles et secrétaire général adjoint du principal syndicat des chefs d'établissement, le SNPDEN.

Face à cette hausse de la consommation des stupéfiants -et notamment du cannabis- chez les adolescents, corroborée par plusieurs études, les équipes pédagogiques ont accru leur vigilance, assure-t-il. "Nous sommes attentifs aux changements de comportements, comme par exemple un décrochage au niveau des notes, ou l'absentéisme". Car la consommation de cannabis, si elle n'a pas lieu le plus souvent au sein des établissements, peut avoir des répercussions sur l'avenir scolaire de l'enfant.

Les adolescents de moins de 17 ans qui fument du cannabis tous les jours ont un risque accru de 60% de ne pas terminer leurs études secondaires et de ne pas réussir l'examen final, par rapport à ceux qui n'en consomment pas, révélait une étude australienne parue en 2014 dans la revue médicale The Lancet Psychiatry.

En France, les chiffres collectés auprès des jeunes de 17 ans lors de la journée de l'appel de préparation à la défense montrent que la consommation de cannabis est repartie à la hausse. Un jeune sur deux dit l'avoir déjà expérimenté, selon l'enquête de 2014, et près d'un sur dix en consomme régulièrement.

Lors de l'enquête précédente, en 2011, ils étaient 41,5% à déclarer l'avoir expérimenté et 6,5% à en consommer régulièrement. Ces chiffres mettaient fin à onze ans de baisse depuis 2003. L'Observatoire français des drogues et des toxicomanies expliquait cette remontée par une recrudescence de la consommation féminine.

La nouvelle présidente Les Républicains de l'Ile-de-France Valérie Pécresse a évoqué, lors de sa campagne, le financement par la région de tests de dépistage. Ils seraient organisés par un "référent addiction" dans les lycées, uniquement si le conseil d'administration donne son accord.

Des propositions critiquées par le syndicat lycéen FIDL, proche de la gauche, qui dénonce des "mesures répressives" alors que la consommation de stupéfiants est due, selon lui, à des problèmes personnels et familiaux, au mal-être des jeunes et aux difficultés scolaires.

Michel Richard, du SNPDEN, rappelle que l'usage de drogues, et de cannabis notamment, se "retrouve dans tous les milieux", et pas seulement dans les quartiers défavorisés. "Il faut de l'argent pour pouvoir s'offrir" des stupéfiants, note-t-il.

L'étude de la Depp sur les incidents graves au sein des collèges et lycées répertorie tous les ans, depuis 2007, les faits rapportés chaque mois par les chefs d'établissements. Pour les incidents n'impliquant que les élèves, sont retenus les actes les plus graves (situation de harcèlement, caractère discriminatoire de l'acte...).

Les atteintes aux personnes représentent 79% des incidents relevés, contre 12,5% pour des atteintes à la sécurité et 8,5% pour les atteintes aux biens. Les violences verbales arrivent en tête (42% des incidents), dont plus de la moitié à l'encontre de professeurs. Figurent ensuite les violences physiques (30%), généralement entre élèves.

 

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