Début du procès de Christine Rivière, partie faire le djihad par amour pour son fils Tyler Vilus

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 05 octobre 2017 - 15:36
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©Michael Coghlan/Flickr
Christine Rivière encourt dix ans de prison pour "association de malfaiteurs en vue de la préparation d'actes de terrorisme".
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Par amour pour son fils, elle avait embrassé la cause du djihad. Christine Rivière, 51 ans, est jugée ce jeudi et vendredi au tribunal correctionnel de Paris. Elle encoure dix ans de prison pour "association de malfaiteurs en vue de la préparation d'actes de terrorisme".

C'est un procès peu ordinaire qui s'ouvre ce jeudi 5 devant le tribunal correctionnel de Paris. En effet, c'est une paisible quinquagénaire qui est poursuivie pour association de malfaiteurs en vue de la préparation d'actes de terrorisme. 

Cette femme s'appelle Christine Rivière. Pour rejoindre son fils Tyler Vilus, émir de l'Etat islamique, elle s'est rendue trois fois en Syrie entre 2013 et 2014 dans des zones contrôlées par l'organisation terroriste.

Elle a finalement été interpellé en en juillet 2014, alors qu'elle partait s'installer définitivement en zone irako-syrienne. Aux enquêteurs qui l'ont interrogé, elle n'a pas cherché à cacher ses liens avec l'islam radical. C'est au contact de ce fils que Christine Rivière se convertit à l'islam et qu'elle se radicalise, dès octobre 2011, en Tunisie, où ce dernier s'est installé. Il participera d'ailleurs au saccage de l’ambassade américaine à Tunis en 2012, à l’appel du groupe djihadiste Ansar al-Charia, comme l'explique le journal Le Monde.

Tyler Vilus a rejoint le groupe djihadiste Etat islamique en 2013. Là encore, sa mère ne s'oppose pas à son départ et finance même son passage en zone irako-syrienne. En Syrie, son fils aurait aussi été proche de la "brigade des immigrés", considérée comme "la cellule souche" des attentats de Paris, toujours selon les informations du Monde. C'est dans cette katiba que l'on retrouve les djihadistes Abdelhamid Abaaoud, Medhi Nemmouche ou encore Najim Laachraoui.

Si elle a contesté avoir apporté un soutien à l'organisation terroriste ou avoir elle-même combattu en Syrie, même si des photos d'elle en armes ont été retrouvées par les enquêteurs: "Je suis une mère qui va voir son fils, c’est normal. Je porte une kalachnikov pour me défendre, comme tout le monde là-bas, j’envoie de l’argent à mon fils, ça aussi, c’est normal".

Elle a toutefois assuré vouloir vivre en terre d'islam, dans un pays où elle pourrait pratiquer la charia et profiter de son fils avant qu'il ne tombe en martyr. "Je préfère vivre en Syrie plutôt qu'en France, malgré les bombardements et les tirs", a-t-elle livré aux enquêteurs. Et d'ajouter froidement: "Nous, les salafistes, on fait la guerre aux gens qui ne se comportent pas comme des musulmans".

Selon Le Point, Christine Rivière est aujourd'hui la doyenne de la trentaine de femmes revenues de Syrie et incarcérées en France. En détention, elle se montrerait particulièrement fermée à tout processus de déradicalisation.  Le personnel pénitentiaire affirme n'avoir "aucune prise sur cette détenue, parfaitement adaptée au fonctionnement carcéral, et qui rendait le travail de déradicalisation impossible par son refus d'y adhérer".

Les enquêteurs ont décrit une mère ayant un "rapport fusionnel" avec son fils, dont elle n'a cessé d'encourager l'engagement djihadiste. La quinquagénaire aurait également entamé une grève de la faim pour tenter d'être incarcérer dans la même prison que son fils Tyler, arrêté en juillet 2015 à l'aéroport d'Istanbul en Turquie et extradé vers la France.

Christine Rivière risque 10 ans de prison ferme. Mis en examen en juillet 2017, Tyler Vilus encoure pour sa part 20 ans de prison. La date de son procès n'est pas encore connue. 

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