Décès d'Anne Bert : sa fille témoigne
La fille d'Anne Bert s'est confiée pour la toute première fois ce mercredi au micro de RTL, racontant les derniers moments de sa mère, euthanasiée en Belgique il y a près de trois semaines. Atteinte de la maladie de Charcot et âgée de 59 ans, la romancière était "parfaitement décidée à partir et complètement prête".
Elle était "parfaitement décidée à partir et complètement prête". C'est par ces mots que la fille d'Anne Bert a commencé à décrire les derniers moments de la vie de sa mère, atteinte de la maladie de Charcot et euthanasiée à sa demande début octobre en Belgique."C’était dur mais ce n’était pas lourd. C’était léger et triste. On était plein de chagrin de la voir partir mais elle n’avait pas peur de toute façon", a déclaré ce mercredi 18 Roxane Guichard au micro de RTL précisant que la seule crainte de sa mère était la souffrance de ses proches: "elle craignait la séparation, elle craignait que nous on souffre en restant".
Puis, la jeune femme a expliqué dans quelles conditions et dans quelle état d'esprit elle a quitté ce monde. "Elle nous a guidés quelque part, pourtant elle ne savait pas où elle allait. Mais elle ne doutait tellement pas qu’on ne pouvait pas avoir peur de la minute d’après. Cette minute où elle n’était plus là alors qu’elle était là la minute d’avant", a-t-elle confié soulignant qu'elle et son père était là au moment fatidique ainsi que quatre personnes du corps médical comme l'exige la loi belge.
Pour rappel, cette romancière française de 59 ans avait dû progressivement renoncer à ses activités sportives comme le vélo et la natation en raison de sa pathologie qui a progressivement paralysé ses bras, ses jambes puis le reste de son corps. Pour ne plus souffrir, elle avait donc pris la décision d'aller mourir en Belgique où l'euthanasie active est autorisée contrairement à la France.
Puis, afin de faire évoluer la législation sur le sujet, elle avait même interpellé les candidats à la présidentielle en mars dernier, appelant un grand débat public sur le thème de l'euthanasie. Car actuellement, la loi Leonetti prévoit seulement la possibilité pour une personne en fin de vie de demander une "sédation profonde et continue jusqu'à son décès" et non pas une injection létale qui conduit immédiatement à la mort.
Et cette question devrait être abordée très rapidement à en croire les propos de Jean-Luc Roméro, le président de l’Association pour le droit à mourir dans la dignité (ADMD), cité par Sud-Ouest. "La ministre de la Santé m’a confirmé que la question de la fin de vie sera abordée dans la loi sur la bioéthique. Il faut cette loi de liberté", a-t-il déclaré il y a quelques jours à La Rochelle précisant que l'executif avait déjà évoqué le sujet à plusieurs reprises: "Il y a quelques mois, le président de la République s’est prononcé pour le droit à mourir dans la dignité. Le Premier ministre Edouard Philippe a dit avoir évolué sur la question et la ministre de la Santé a déclaré qu’elle comprenait Anne Bert".
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