Des policiers en colère manifestent leur soutien à l'un de leur leader, entendu par l'IGPN
Arborant pour certains des masques à l'effigie du meneur ou des écharpes pour dissimuler partiellement leur visage, les manifestants ont acclamé Guillaume Lebeau qui s'est dit "ému" à son arrivée, entonnant ensuite une Marseillaise. "On est venu apporter notre soutien à Guillaume qui, parce qu'il a parlé devant les caméras, est susceptible d'être sanctionné", a expliqué une policière de 36 ans, qui a refusé de donner son nom.
Selon une source policière, Guillaume Lebeau était convoqué non pas pour avoir manifesté mais pour son "comportement" pendant ces manifestations. Il avait déjà été reçu à ce sujet par le préfet de police et mis en garde, mais n'ayant pas tenu compte de cet avertissement, le préfet a demandé à ce qu'il soit convoqué à l'IGPN. Il s'agit, selon cette même source, d'un "cas isolé et particulier", l'IGPN ne faisant "pas de zèle" pour auditionner les "meneurs" du mouvement.
A sa sortie au bout de six heures d'audition par la "police des polices", Guillaume Lebeau a déclaré aux journalistes, après avoir salué la vingtaine de manifestants encore présents, ne pas avoir "eu de pression particulière". On lui a reproché "un manquement à la déontologie, de m'être exprimé en public et d'avoir dénoncé les problèmes auxquels on est tous confrontés dans la police", a-t-il ajouté. "A l'heure actuelle, je ne sais pas si je vais être sanctionné", a-t-il déclaré, précisant avoir été informé qu'une sanction peut aller "de l'avertissement jusqu'à la révocation" et qu'aucun délai sur la décision ne lui a été communiqué.
Dans ce cas de figure, il appartient à l'IGPN de proposer une éventuelle sanction, mais c'est le préfet de police qui a le dernier mot. Une quarantaine de policiers en civil se rassemblent devant la salle Wagram à Paris, pour tenter d'interpeller les candidats à la primaire de la droite après le deuxième débat télévisé, le 3 novembre 2016 Dans la soirée, une quarantaine de policiers en civil étaient rassemblés devant la salle Wagram à Paris, pour tenter d'interpeller les candidats à la primaire de la droite après le deuxième débat télévisé, a constaté un photographe de l'AFP. Une policière a notamment pu échanger quelques mots avec Alain Juppé.
A Rennes, près de 200 agents tenant des pancartes "policiers en colère" ont manifesté dans la soirée devant le commissariat. En déplacement à Marseille, Bernard Cazeneuve a demandé jeudi aux policiers de "s'exprimer librement", mais sans "remettre en cause les règles", rappelant notamment qu'il leur était interdit d'utiliser les véhicules de police dans des manifestations.
"Je suis aussi très attaché à ce que chacun exprime ce qu'il a à exprimer librement, sans qu'à aucun moment, les règles qui doivent régir la police ne soient remises en cause", a déclaré le ministre de l'Intérieur.
Consigne a été donnée aux préfets et directeurs départementaux de recevoir des délégations de manifestants afin qu'ils fassent part de leurs doléances, mais aussi pour repréciser et détailler les mesures décidées par le ministre de l'Intérieur (plan de 250 millions d'euros notamment) "dans la concertation et avec le souci de l'écoute", selon des sources policières.
Selon ces mêmes sources, le préfet de police a également rappelé que les policiers ne peuvent manifester que "hors service, hors usage des véhicules de police et de (sirènes) deux-tons".
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