Dijon : une tentative de suicide au gaz serait à l'origine de l'explosion de l'immeuble

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 16 septembre 2016 - 22:31
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Un immeuble à Dijon, après une explosion.
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La déflagration a causé d'importants dégâts, notamment des bris de vitres sur les habitations alentour.
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L'explosion, survenue ce vendredi matin dans un immeuble de Dijon, serait l'œuvre d'un quinquagénaire au "comportement suicidaire". Le bilan définitif s'élève à 20 victimes, dont deux en urgence absolue, douze blessés légers et six en état de choc.

Le "comportement suicidaire" d'un quinquagénaire semble être à l'origine d'une violente explosion ce vendredi 16 au matin dans un immeuble de Dijon, qui a fait 20 blessés, dont deux en urgence absolue, selon un bilan désormais définitif. "Quand il a été sorti des décombres, l'homme, l'un des deux dont le pronostic vital est engagé, a raconté spontanément être responsable de l'explosion au gaz", a déclaré lors d'une conférence de presse le vice-procureur Jean-Luc Chemin.

Au coin de la rue Pierre Palliot, où s'est produite l'explosion, Walid Ben Habib, 19 ans, dit avoir entendu "un gros boum vers 9h30". "Ca m'a réveillé", relate-t-il. "J'ai tout de suite ouvert la fenêtre pour voir ce qui se passait. Tout le bâtiment en face était effondré et tout le monde criait", raconte le jeune homme encore sous le choc. "J'ai vu un homme sortir des débris. Il ne restait que son plancher", ajoute-t-il, tout en patientant avant de pouvoir récupérer quelques effets personnels à son domicile.

La déflagration a causé d'importants dégâts, notamment des bris de vitres sur les habitations alentour. La rue où est survenue de l’explosion, située dans le quartier de la gare, a été fermée à la circulation jusqu'à 18h. Selon M. Ben Habib, son voisin responsable présumé des faits est un "homme entre 50 et 60 ans qui était très mal après un chagrin d'amour". Le vice-procureur a précisé que le quinquagénaire, connu de la justice pour des condamnations anciennes, notamment des délits routiers, avait été secouru par la police "quelques jours auparavant" après une "autolyse" (tentative de suicide), l'homme s'étant tailladé les poignets. Une enquête, confiée à la sûreté départementale, a été ouverte pour "destruction volontaire par moyens dangereux ayant entraîné des blessures". Ce crime est passible d'une peine de quinze ans de réclusion. Si un blessé venait à succomber, la peine encourue serait alors la réclusion à perpétuité.

Selon M. Chemin, l'immeuble, de construction ancienne et donnant sur une cour, comprenait "26 logements, dont plusieurs ont été complètement détruits". Jusque dans le milieu de l'après-midi, les secours, aidés d'une équipe cynophile, ont exploré les décombres de ce bâtiment de deux niveaux, en partie effondré, à le recherche d'éventuelles nouvelles victimes. Les pompiers ont désormais levé leur dispositif, a indiqué la préfecture. Le bilan définitif s'élève donc à 20 victimes, dont deux en urgence absolue, douze blessés légers et six en état de choc, selon la préfecture. Aucun enfant ne figure parmi les victimes.

En fin de matinée, une rescapée, âgée d'une quarantaine d'années, accompagné d'un médecin du Samu, s'était effondrée en larmes dans les bras d'un ami, venu à sa rencontre, avant d'être dirigée vers la cellule psychologique mise en place, a constaté une journaliste de l'AFP. Une soixantaine de pompiers et une quinzaine de personnels du Samu ont été mobilisés. L'immeuble n'était pas raccordé au réseau du gaz de ville, selon les pompiers. Mais le directeur départemental de la Sécurité publique, Thierry Allende, a précisé que "des bouteilles de gaz" avaient été découvertes dans les décombres.

Très rapidement après l'explosion, la procureure de Dijon, Marie-Christine Tarrare, avait "exclu tout acte terroriste", privilégiant déjà l'hypothèse d'une tentative de suicide au gaz d'un habitant de l'immeuble. Selon le maire de Dijon François Rebsamen (PS), qui s'est rendu sur place, l'immeuble "appartient à des bailleurs privés". Des explosions dues au gaz, plus ou moins meurtrières, se produisent assez régulièrement. La dernière, en avril 2015, à Pont-Saint-Esprit, dans le Gard, avait fait trois morts et huit blessés. La plus grave survenue à Dijon remonte au 4 décembre 1999: l'effondrement d'un immeuble de quatre étages avait fait onze morts et trois blessés.

 

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