Disparition de Mathis : le père de l'enfant oscille entre silence et provocations
Ce mercredi matin, c'est le poing levé et serré que le père de Mathis est entré dans la salle du tribunal de Caen où se déroule son procès, devant la cour d'assises du Calvados. Sylvain Jouanneau doit répondre de la disparation en 2011 de son fils Mathis alors âgé de huit ans. La justice le soupçonne "d'enlèvement et de séquestration d'enfant". Il encourt 30 de réclusion criminelle.
"Ce n'est pas un geste de provocation. C'est juste un geste synonyme de combat comme peuvent le faire certains sportifs", a-t-il répondu à la présidente de la cour, qui lui demandait des explications pour ce geste provocateur effectué avant l'audience.
Etant donné "la forte médiatisation", "plutôt que de montrer quelqu'un qui s'écroule, si des personnes doivent avoir une image de moi je préfère qu'elles voient quelqu'un de combatif", a ajouté Sylvain Jouanneau.
Malgré les demandes répétées des proches de Mathis, épuisés, et celles des magistrats, il se contente de dire qu'il a confié Mathis à des tiers à l'étranger et refuse d'en dire plus afin, selon lui, de "protéger" ces tiers. Dans un brouillon de lettre retrouvé sur son ordinateur et lu mercredi à l'audience, Sylvain Jouanneau affirme que son fils est "sous protection de ses frères musulmans".
Une thèse qui ne semble pas convaincre l'accusation et les parties civiles, qui craignent de plus en plus que le jeune garçon ait été assassiné par son père, qui a fait de nombreux séjours en hôpital psychiatrique depuis vingt ans -bien que celui-ci ait expliqué au cours de l'audience qu'il "est incapable de faire du mal à son fils".
Une arrogance et un mutisme qui exaspère l'avocat général Pascal Chaux. "Plusieurs fois lors de l'instruction, vous avez dit que vous feriez des révélations. Nous y sommes, alors parlez", s'est-il emporté en fin d'audience mardi 2. Sans plus de réponses de la part de l'accusé. Le verdict sera rendu jeudi ou vendredi.
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