Effondrement d'un balcon à Angers : le constructeur évoque une "humidité massive" et une "usure anormale"
L'entreprise de maçonnerie qui a participé à la construction de l'immeuble d'Angers, dont un balcon s'est effondré ce weekend faisant quatre morts et quatorze blessés, pointe du doigt dans un communiqué de son avocat "une défaillance liée à une usure anormale".
La société Bonnel, par la voix de son avocat Pascal Rouiller, précise dans ce communiqué que le procédé utilisé pour la réalisation des balcons, qui remonte à 1998, "ne présente strictement aucune originalité et la construction a été effectuée de manière classique dans le respect scrupuleux des règles de l'art, et sous le contrôle des personnes chargées de vérifier la qualité de ce type d'ouvrage".
Et d'ajouter que l'entreprise associée à la construction de l'immeuble "n'a pas été d'une quelconque manière concernée par son entretien ultérieur et à sa maintenance, et ne peut donc s'exprimer sur les conditions dans lesquelles ces balcons auraient présenté une défaillance liée à une usure anormale". "Il y a quelque chose d'anormal dans l'usure de ces balcons", a confirmé auprès de l'AFP Me Rouiller, faisant état notamment de "tâches d'humidité massives" visibles à l'endroit des balcons sur l'immeuble.
Le drame a eu lieu samedi soir vers 23h alors que toutes les victimes se trouvaient sur le balcon, donnant sur la cour intérieure, à l'occasion d'une pendaison de crémaillère organisée par deux jeunes filles qui avaient invité une trentaine d'amis, en majorité des étudiants en droit. Le balcon, situé au troisième étage de l'immeuble, a entraîné sous son poids ceux des deux étages inférieurs.
Les quatre morts sont trois hommes de 21, 23 et 25 ans, et une jeune fille de 18 ans. Sur les 14 blessés, sept avaient quitté l'hôpital dès dimanche.
L'enquête de flagrance ouverte après le drame devrait se clore mardi matin pour laisser place à "une information judiciaire contre X pour homicides et blessures involontaires", a indiqué lundi à l'AFP le procureur de la République d'Angers, Yves Gambert, qui envisage aussi de demander la co-saisine de deux juges pour instruire ce dossier.
"Le cœur de ce dossier va reposer sur la recherche de la cause de l'effondrement, cette question passera obligatoirement par des actes d'expertise et de recherches techniques", a-t-il expliqué à l'AFP. Une procédure qui pourrait prendre plusieurs mois.
Dès dimanche le maire d'Angers, Christophe Béchu (LR), a pris des arrêtés de "mise en péril" des neuf appartements de l'immeuble, qui a été évacué.
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