Enfant séquestré à Mulhouse : le père nie l'avoir enlevé
C'est "un conflit familial comme il y en a beaucoup d'autres" a déclaré l'avocat de l'homme de 37 ans accusé d'avoir enlevé son fils à sa mère en 2012 et de l'avoir séquestré pendant trois ans. Mis en examen vendredi 9, il nie l'enlèvement
L'affaire a fait grand bruit alors que le père et l'enfant avaient disparu sans laisser de trace. Le garçon de huit ans a été retrouvé au domicile du père, à Mulhouse (Haut Rhin) après que celui-ci a été arrêté. Selon le procureur de la République, l'enfant était "livré à lui même toute la journée" dans "un appartement d'une saleté repoussante (et) à peine meublé, (...) hors de toute surveillance et en danger". Présentant des "carences éducatives très graves" et non-scolarisé, il était marqué par des morsures de punaises et n'avait pour seul contact avec l'extérieur que la télévision.
"La situation n'a pas été prise par le bon bout, mais c'est un père aimant", rétorque son conseil maître Fuchs. Selon lui "c'est l'enfant qui a demandé à aller chez son père. Il n'a pas du tout été enlevé". Il ajoute que la mère n'a obtenu officiellement la garde qu'en 2014, ce que son client ignorait. L'avocat remet également en cause "l'état de santé déplorable" dans lequel serait l'enfant. Celui-ci n'a pas subi de violence physique avait déjà précisé le procureur.
Le magistrat relève cependant que la question de l'enlèvement n'est pas la plus grave, contrairement à l'accusation de "soustraction à ses obligations parentales" (l'entretien et l'éducation de l'enfant). Le père n'aurait pas exprimé de regret mais tenté selon lui de se "justifier de manière pathétique", avouant ne pas avoir "été à la hauteur". Si l'enlèvement et la séquestration d'un mineur de 15 ans étaient retenus, il encourrait jusqu'à 30 ans de réclusion criminelle.
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