ETA : les 5 personnes interpellées transférées en région parisienne

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 19 décembre 2016 - 18:50
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Les enquêteurs ont saisi 29 armes de poing, 9 fusils d'assaut, 12 pistolets-mitrailleurs, 2 roquettes, des chargeurs, des munitions, des détonateurs et des produits explosifs.
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Les polices française et espagnole ont procédé vendredi soir à l'arrestation de cinq personnes liées à l'ETA. Elles ont été transférées ce lundi en région parisienne pour y poursuivre leur garde à vue, qui peut durer jusqu'à 96 heures. Ils sont ensuite susceptibles d'être présentés à un juge d'instruction en vue d'une éventuelle mise en examen.

Les cinq personnes interpellées vendredi soir dans une opération policière franco-espagnole, présentée par Paris et Madrid comme "un coup" porté à l'organisation séparatiste basque ETA, ont été transférées ce lundi 19 en région parisienne, apprend-on de sources proches du dossier. Ils ont été transférés à Levallois-Perret, siège des services antiterroristes, pour y poursuivre leur garde à vue, qui peut durer jusqu'à 96 heures. Ils sont ensuite susceptibles d'être présentés à un juge d'instruction en vue d'une éventuelle mise en examen.

Le parquet antiterroriste avait ouvert une enquête préliminaire vendredi avec les qualifications "d'association de malfaiteurs terroriste et infractions sur la législation sur les armes et les explosifs en bande organisée, le tout en relation avec une entreprise terroriste". "Une importante saisie d'armes, d'explosifs et de munitions" avait été réalisée, selon le ministère de l'Intérieur. Au total, cette saisie représente près de 2 m3 d'armement, précise-t-on de sources proches du dossier.

Dans le détail, les enquêteurs ont saisi 29 armes de poing, 9 fusils d'assaut, 12 pistolets-mitrailleurs, 2 roquettes, des chargeurs, des munitions, des détonateurs et des produits explosifs, précise-t-on de mêmes sources. Et cela en dépit du fait que les cinq personnalités placées en garde à vue à Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) affirment avoir voulu "détruire" ces armes pour "enclencher le processus de désarmement d'ETA", qui a renoncé depuis 2011 à la violence.

Le mystère reste entier quant aux circonstances dans lesquelles ces personnalités sont entrées en possession de ce stock d'armes d'ETA, qui, selon elles, "représente 15% de l'arsenal" de l'organisation clandestine. Selon les spécialistes de la lutte antiterroriste, ETA ne compterait plus qu'une trentaine de membres.

Ces interpellations ont viré à un imbroglio, des élus de droite comme de gauche, en passant par les écologistes d'EELV et la Ligue des Droits de l'Homme (LDH), apportant leur soutien aux interpellés, tandis que de 2.000 personnes, selon la police, à 4.000, d'après les organisateurs, leur ont témoigné leur solidarité au cours d'une manifestation samedi à Bayonne. Les cinq interpellés sont le dirigeant du mouvement écologiste Bizi!, Jean-Noël Etcheverry, dit Txetx, Michel Berhocoirigoin, ancien président de la Chambre d'agriculture du Pays Basque, Michel Bergougnian, coopérateur viticole, et une journaliste, Béatrice Haran-Molle, ainsi qu'un caméraman, Stéphane Etchegaray.

L'avocat de Béatrice Haran-Molle, Jean-Michel Baloup, a demandé la levée de la garde à vue de sa cliente, arguant qu'elle n'avait fait que louer une partie de sa maison à Louhossoa, à Txetx et ignorait tout de l'existence du stock d'armes, indique-t-on de sources proches du dossier. Le président d'honneur de la LDH, l'avocat Michel Tubiana devait être présent à Louhossoa mais n'avait pu s'y rendre en raison d'un impondérable. Il sera entendu par les enquêteurs à titre de témoin, indique-t-on de mêmes sources.

Le 12 octobre, une importante cache d'armes d'ETA avait été découverte en forêt de Compiègne (Oise). Le 5 novembre, un des derniers chefs d'ETA, Mikel Irastorza, avait été arrêté près de Bayonne et le 14 décembre un autre membre d'ETA à Marseille. ETA (Euskadi Ta Askatasuna, Pays Basque et Liberté), née en 1959 dans la lutte contre la dictature franquiste, a commis des attentats ayant causé la mort de 829 personnes, selon les autorités espagnoles et françaises. En octobre 2011, l'organisation a renoncé à la violence, mais n'a pas remis ses armes et refuse de se dissoudre. A l'agonie, elle veut négocier avec l'Espagne et la France sur le sort de ses quelque 400 membres détenus dans ces deux pays, ce que Madrid et Paris refusent.

 

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