Gard : il dénonce un viol commis par ses élèves, il risque d'être renvoyé
Il a dénoncé un crime, cela pourrait lui coûter son emploi. Paul Gobillot, le principal du collège privé Saint-Joseph à Saint-Ambroix (département du Gard), est convoqué ce lundi 11 pour un entretien préalable à son licenciement. Sa faute? Avoir assisté auprès des gendarmes la famille d'un élève violé par deux camarades en marge d'un voyage scolaire.
Les faits s'étaient déroulés en mars, à Malte. Deux élèves en classe de quatrième hébergés dans une famille d'accueil sont soupçonnés d'avoir violé un troisième, présenté comme un souffre-douleur régulier, et d'avoir filmé ces actes sexuels imposés pour diffuser les images sur Snapchat.
Le 28 avril, le principal (qui n'avait pas fait le déplacement à Malte) prend connaissance des faits et décide de proposer son aide aux parents qui veulent porter plainte, pour étayer cette dernière au maximum sur des faits toujours difficiles à vérifier. Le procureur d'Alès a depuis ouvert une information judiciaire et les deux mineurs suspects ont été mis en examen pour viol en réunion.
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Dans la foulée de la plainte, le principal a été suspendu de ses fonctions par la direction diocésaine. Le motif officiel? Le sexagénaire n'aurait pas respecté le "protocole hiérarchique", dont le détail demeure flou. Interrogé par Le Parisien, le directeur diocésain de l'enseignement catholique reste très évasif sur ce qui est reproché à Paul Gobillot: "Il y a divers griefs qui sont formulés. Une procédure est en cours et avant toute décision, il ne m’appartient pas de m’exprimer plus avant", sans plus de détails. Il lui serait reproché notamment de ne pas avoir prévenu le procureur directement, conformément à la procédure administrative.
Le principal a reçu le soutien des certains parents d'élèves de l'établissement ainsi que d'une partie du corps enseignant.
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