Gens du voyage : des aires inhospitalières et insalubres

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FranceSoir
Publié le 16 avril 2021 - 10:25
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Aire des gens du voyage
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ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP
Une aire d'accueil des gens du voyage
ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP

Autoroute, usine désaffectée, aéroport, voies rapides, zone polluée… Un environnement malheureusement habituel pour les gens du voyage. William Acker, un jeune juriste, vient de publier dans son livre « Où sont les gens du voyage », aux éditions du commun, une enquête titanesque. Il y dévoile la cartographie des localisations des aires des gens du voyage. Un constat en ressort : elles sont dans des zones qui sont « dans leur très grande majorité reléguées et polluées », tweete-t-il sur son compte suivi par plus de 13 000 abonnés.

Des lieux indésirables

Le point de départ qui a motivé le jeune juriste de mener cette enquête : l’incendie de l’usine Lubrizol en 2019. Les plus proches riverains étaient les gens du voyage. Cette étude s’appuie sur des critères assez factuels : la proximité des zones habitables, les nuisances sonores et sanitaires et la distance à la mairie. Une ségrégation spatiale évidente apparait. Le journaliste Alexandre-Reza Kokabi a voulu également mener son enquête de son côté dans l’émission La Terre au carré, une émission d’environnement sur France Inter. Pour cela, il a décidé d’aller à la rencontre des Voyageurs de Tremblay-en-France, « au pied des pistes d’un aéroport ». Reporterre raconte que « c’est un lieu indésirable ».

Des effets néfastes sur la santé

Outre le fait que ces aires d’accueil ne sont pas agréables, il y a plus grave : les conséquences sur leur santé. Jean, dans le reportage de Reporterre, explique qu’il « retrouve régulièrement des tâches huileuses sur les caravanes » : les effluves de kérozène leur arrivent jusqu’au nez, quand ce n’est pas couvert par l’odeur de la mort, à cause du crématorium, situé à quelques mètres du campement. Selon une étude publiée en 2020, par l’université Gustave Eiffel, les bruits d’avion seraient associés à une augmentation de 18% du risque de mortalité par une maladie cardiovasculaire. Maux de tête récurrents, espérance de vie diminuée de 15 ans selon des études… « Combien de temps allons-nous accepter que des personnes vivent, respirent pendant toute leur vie les gaz des pots d’échappement, le kérosène et le rejet des usines », se demande Alexandre-Reza Kokabi.

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