Gilet jaune accusé de violences : au procès, les policiers pointés du doigt

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La rédaction de France-Soir
Publié le 22 mai 2019 - 13:00
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Allégorie de la Justice dans un magasin à Paris, le 4 décembre 2013
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© Franck Fife / AFP/Archives
Le Gilet jaune a été relaxé, les juges ne voyant pas d'éléments accréditant la thèse des violences.
© Franck Fife / AFP/Archives

Un motard Gilet jaune était jugé mardi 21 pour des violences commises contre des policiers à Lyon lors de l'Acte 21. Mais les éléments présentés n'ont pas confirmé cette version, la défense pointant la "mauvaise foi" de forces de l'ordre seules auteures de violences.

L'affaire devait porter sur l'agression de policiers par un Gilet jaune à Lyon. Mais non seulement l'homme a été relaxé en raison de la "faiblesse" du dossier, mais l'audience a aussi été l'occasion pour le prévenu et la défense de présenter une version dans laquelle ce sont plutôt les forces de l'ordre qui apparaissent violentes.

Les faits étudiés se sont produits le 6 avril dernier, lors de l'Acte 21 des Gilets jaunes. Didier, 47 ans, manifeste avec son fils de 17 ans. Il explique avoir vu l'adolescent "se faire projeter au sol et se faire matraquer par des policiers. Je suis allé vers eux pour leur demander pourquoi ils faisaient ça", rapporte Ouest France.

Voir: Manifestation à Marseille - des policiers accusés de "tentative d'homicide"

Selon les forces de l'ordre, le quadragénaire s'en serait alors pris aux hommes de la BAC, leur assénant des "coups de boxeur" selon leur avocat. Il aurait ensuite été interpellé de manière "propre" d'après les policiers, malgré sa résistance à se faire menotter.

Mais plusieurs éléments sont venus mettre en doute cette version des faits. D'abord l'hospitalisation du prévenu dans la foulée de cette arrestation "propre". Il lui a été prescrit cinq jours d'interruption totale de travail. Celui-ci affirme que lorsqu'il est intervenu pour venir en aide à son fils "les coups ont commencé à pleuvoir".

La partie civile a tenté de démontrer l'existence d'une agression des policiers en misant sur les images de la caméra que portait l'un d'eux. Une vidéo qui n'a pas convaincu la procureure, loin de là: "Franchement, je l’ai regardée dix fois, je ne le vois pas porter de coups", a-t-elle déclaré.

Des doutes que l'avocate de la défense a explicité en dénonçant: "le dossier de la mauvaise foi, si ce n’est du mensonge". Le quadragénaire a été relaxé et les policiers déboutés de leur demande d'indemnités.

Une semaine après l'acte 21, des motards Gilets jaunes avaient dénoncé le "lynchage" de cet homme par la Bac en déployant une banderole. "Une dizaine d’entre eux ont reçu, depuis, des amendes pour des infractions au Code de la route qu’ils auraient commises lors de cette manifestation", relève Ouest France.

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