Gravement brûlé dans un fourgon de police à Mantes-la-Jolie : une information judiciaire pour "blessures involontaires" ouverte
Soupçon de bavure policière à Mantes-la-Jolie (Yvelines). Le parquet de Versailles a annoncé ce mardi 9 ouvrir une information judiciaire concernant cinq policiers, accusés d'avoir violenté et lancé des injures racistes envers un homme qu'il venait d'interpeller, le 7 novembre dernier. Gravement brûlé, il a porté plainte.
Les deux versions des faits diffèrent largement, depuis les motifs de l'arrestation jusqu'aux violences. Seul point commun, les policiers comme leur victime présumée assurent que l'interpellation ne s'est pas faite sans heurt.
Voir: Mantes-la-Jolie: plainte pour " violences policières à caractère raciste" après une bavure présumée
Selon le jeune homme de 27 ans, il a été arrêté par les forces de l'ordre alors qu'il se trouvait dans un véhicule qui appartenait à l'un de ses amis et que les policiers souhaitaient contrôler. Il aurait alors été "embarqué" dans le fourgon de police sans "aucune opposition" de sa part.
D'après les policiers, ce sont les invectives et insultes de ce jeune homme envers eux, sa tentative de prendre la fuite et sa résistance qui ont justifié cette interpellation musclée. Il aurait dû être maintenu au sol dans le fourgon alors qu'il se débattait et qu'une foule hostile se rassemblait.
Une violence aussi excessive et inutile que les insultes de "sale négro" proférées selon l'avocat du plaignant, qui assure que son client a consenti au contrôle d’identité qui lui était notifié sans se rebeller.
Une chose semble cependant établie, l'homme souffrait après cette interpellation de graves brûlures au deuxième et troisième degrés qui seraient dues à un chauffage situé dans le fourgon et ont nécessité une intervention chirurgicale. Celle-ci ont été aggravées par le diabète dont souffre la victime selon les médecins.
Le parquet semble pour l'instant retenir la thèse de blessures résultant de l'interpellation mais involontaires. Il semblerait également que les accusations d'injures racistes n'aient pas pu être appuyées puisque c'est pour "blessures involontaires ayant entraîné une incapacité totale de travail supérieure à trois mois" et pour "non-assistance à personne en danger" que l'information judiciaire a été ouverte. La première infraction est punissable de deux ans de prison, la seconde de cinq ans de prison.
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