Groupe de Tarnac : renvoi en correctionnelle mais sans le motif "terroriste"
C'est un véritable retournement de situation que vient de vivre l'affaire dite du "groupe de Tarnac". Conformément à la demande du parquet de Paris en mai dernier, l'affaire et ses huit accusés sont renvoyés devant le tribunal correctionnel mais la juge d'instruction a requalifié les faits "d'entreprise terroriste" en "association de malfaiteurs" contre l'avis du parquet.
"Cette qualification (entreprise terroriste, NDLR) a été abandonnée pour l'ensemble des infractions", a confirmé une source judiciaire. Le ministère public a encore cinq jours pour faire appel devant la chambre d'instruction.
L'affaire remonte à l'année 2008. Cinq sabotages ont été déplorés par la SNCF dans les nuits des 25 au 26 octobre et du 7 au 8 novembre dans l’Oise, dans l’Yonne et en Seine-et-Marne. Des fers à béton usinés avaient été posés sur les caténaires des lignes ferroviaires et avaient occasionné de nombreux retards, mais aucun blessé. De l’aveu même des experts, ce dispositif ne peut engendrer aucun déraillement ni porter atteinte à la sécurité des voyageurs. La police avait interpellé une dizaine de personnes à Tarnac, un petit village de Corrèze. Le groupe est présenté comme proche de l’ultra-gauche et mis en examen pour "association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un acte terroriste".
Cette affaire a suscité une vive polémique au cours des six années de procédure, le gouvernement et la ministre de l'Intérieur de l'époque, Michèle Alliot-Marie, ayant été accusés de l'instrumentaliser en insistant sur son caractère terroriste. Le manque de preuve incriminant les trois principaux accusés a, en outre, été souligné à de multiples reprises par la presse.
Quatre des militants de ce groupe anarcho-autonomiste sont donc poursuivis pour "association de malfaiteurs": Julien Coupat, sa compagne Yildune Lévy et deux autres personnes. Les quatres autres le sont pour "tentatives de falsification de documents administratifs", "recel" de documents volés et "refus de se soumettre à des prélèvements biologiques".
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