Harcèlement sexuel aux Beaux-Arts : des étudiants dénoncent
C'est maintenant au tour des Beaux-Arts. Le journal Le Monde révèle en effet que l'établissement est au centre d'une embarrassante affaire de dénonciation de harcèlement sexuel via une pétition mettant sur la tabls les "pratiques douteuses" de certains enseignants sur les étudiantes.
Les cinq élèves des Beaux-Arts (l’Ecole nationale supérieure des beaux-arts de Paris – Ensba, de son vrai nom), trois filles et deux garçons, dénoncent dans leur démarche "des mains sur la cuisse, des insultes sexistes, des élèves contraints d’éviter des professeurs, des humiliations, des remarques sur l’apparence, des présupposés sexistes sur la qualité du travail, etc".
Ce même petit groupe de "lanceurs d'alerte" a mis à disposition en ligne un document pour que les victimes puissent témoigner anonymement. Et là, pas moins de "six professeurs sont cités régulièrement" parmi la soixantaine que compte le prestigieux établissement. Aucun élève n'a déposé de plainte "par peur pour leur diplôme et leur carrière d’artiste".
La question est d'ailleurs source de malaise entre les étudiants, la direction et le corps professoral. Les lanceurs d'alerte ont expliqué au journal avoir découvert dépités que l'une des cadres de l'école, Kathy Alliou, était l'une des signataires de la tribune du monde qui avait fait polémique sur la "liberté d'importuner" et qui a été accusée de complaisance avec les auteurs de harcèlement sexuel.
Voir aussi - "Liberté d'importuner...": Deneuve s'explique et présente ses excuses aux victimes
En 2013, un rapport d'information du Sénat (voir ici) s'inquiétait de "la banalisation des comportements sexistes dans les écoles d’art" et estimait que "l’omerta sur ce sujet résulte de la sous-représentation des femmes dans le corps enseignant et aux postes de direction". Un diagnostic que ne dément pas les chiffres actuels: sur les 650 élèves de l'école, 60% sont des femmes alors que 70% des professeurs sont des hommes d'une moyenne d'âge de 58 ans.
Enfin, l'école a vu son image écornée par les actes du chorégraphe Daniel Dobbels (par ailleurs professeur aux Beaux-Arts) accusé sur les réseaux sociaux de violences sexistes par cinq danseuses (voir ici). L'artiste a vu les représentations de son dernier spectacle annulées par le théâtre qui l'accueillait. Il a pris sa retraite le 1er mars.
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