Huit hommes, dont Redoine Faïd, jugés pour le meurtre d'une policière municipale en 2010

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 01 mars 2016 - 07:52
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©Damien Meyer/AFP
Neuf hommes doivent être jugés ce mardi 1er par la cour d'assises de Paris, dont l'un en son absence, pour le meurtre d'Aurélie Fouquet.
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Une "exécution" sous une pluie de balles, au terme d'une course-poursuite folle sur l'autoroute: ce mardi s'ouvre à Paris le procès du meurtre en 2010 de la policière municipale Aurélie Fouquet, avec dans le box l'un des braqueurs les plus médiatiques de France.

Neuf hommes doivent être jugés ce mardi 1er par la cour d'assises de Paris, dont l'un en son absence, lors d'un procès-fleuve: 33 jours d'audience prévus, une centaine de témoins et 25 experts. Trois hommes sont accusés du meurtre d'Aurélie Fouquet, 26 ans: Daouda Baba, Rabia Hideur et Olivier Tracoulat. Ce dernier, blessé, peut-être mortellement, lors de la fusillade qui a coûté la vie à la jeune policière, n'a pas été retrouvé. Tous risquent la réclusion criminelle à perpétuité.

Les six autres, pour certains des récidivistes, sont jugés pour une longue liste de crimes et délits, allant de l'association de malfaiteurs à la détention illégale d'armes. Parmi eux, une pointure du banditisme français: Redoine Faïd, "caïd des cités" autoproclamé, représentant d'une nouvelle génération de braqueurs des banlieues gavés aux films d'action, lourdement armés, à l'organisation méticuleuse.

Celui qui a été pendant six semaines en 2013 l'homme le plus recherché de France, après une spectaculaire évasion à l'explosif, n'est pas accusé de meurtre parce qu'il n'a pas participé en personne à la fusillade au cours de laquelle Aurélie Fouquet a trouvé la mort, selon les résultats de l'enquête. Mais le braqueur multirécidiviste n'en risque pas moins, lui aussi, la perpétuité.

Pour les enquêteurs, Redoine Faïd, en liberté conditionnelle au moment des faits et qui affirmait s'être rangé dans une autobiographie médiatisée, est le "dénominateur commun" d'un groupe d'hommes aux casiers souvent surchargés, "l'organisateur" d'une "opération de guerre".

Le plan, dont l'objectif était de braquer un fourgon blindé, déraille le 20 mai 2010 vers 9h15 à Créteil, près de Paris, lorsque des policiers repèrent une camionnette blanche, dont la carrosserie est marquée de deux trous ressemblant à des impacts de balles. Pris en chasse, le véhicule fonce sur l'autoroute, ses occupants tirent sur les policiers qui les suivent - "pour tuer du flic", affirmeront ces derniers. Des automobilistes sont blessés.

Arrivés à Villiers-sur-Marne (Val-de-Marne), les hommes cagoulés, gantés, vêtus de treillis sombres et équipés de gilets pare-balles, abandonnent et incendient le premier véhicule, en braquent un autre. Arrive alors une voiture de police municipale, qui essuie une vingtaine de tirs: une "véritable exécution", selon une source proche de l'enquête.

Les deux policiers à bord sont blessés: Thierry Moreau au thorax, et Aurélie Fouquet à la tête. Cette mère d'un tout jeune enfant décédera quelques heures plus tard. Les malfaiteurs braquent un troisième véhicule et s'enfuient.

Dans la soirée un premier homme, Malek Khider, est arrêté. En sa possession: pistolets mitrailleurs, grenades, chargeurs, cagoule, sur lesquels sont relevés plusieurs profils ADN. Suivent, pendant plusieurs mois, interpellations et auditions, avec des suspects "gouvernés par la loi du silence", note une source proche du dossier.

Le meurtre d'Aurélie Fouquet avait suscité une vive émotion dans les rangs des policiers municipaux, et son écho politique ne s'est pas tu. Nicolas Sarkozy, alors président, avait assisté aux obsèques et était à nouveau présent, en mai dernier, pour un hommage cinq ans plus tard, au côté du ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve.

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