Irresponsable, la femme qui a tué une enseignante à Albi ne sera pas jugée

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 15 mars 2018 - 13:44
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De nombreux barreaux étaient mobilisés jeudi pour dénoncer le silence du ministère de la Justice au
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Quatre collèges d'experts ont déclaré pénalement irresponsable la femme qui a tué l'enseignante de sa fille à Albi.
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La mère qui avait poignardé à mort l'enseignante de sa fille devant plusieurs élèves d'une école maternelle en juillet 2014 n'ira pas en prison. La justice l'a définitivement déclarée pénalement irresponsable en raison de graves troubles psychiatriques.

La femme qui avait poignardé à mort l'institutrice de sa fille en juillet 2014 à Albi ne sera pas jugée. La chambre de l'instruction de Toulouse l'a déclarée ce jeudi 15 irresponsable pénalement. Ce qui signifie que même si les faits sont reconnus, cette personne ne peut être accusée dans un procès d'assises ni envoyée en prison. Elle pourra en revanche être envoyée dans un centre psychiatrique fermé.

Rachida, 51 ans, aurait dans le cas contraire la réclusion criminelle à perpétuité pour assassinat. Il s'agissait là du premier meurtre d'une enseignante par un parent d'élève en 30 ans.

Devant une quinzaine d'élèves en grande section de maternelle de l'école Édouard Herriot, cette femme de nationalité espagnole, sortie depuis quelques semaines d'une clinique psychiatrique, avait porté un coup de couteau à l'institutrice de sa fille de six ans. Fabienne Terral-Calmès, 34 ans et mère de deux petites filles, avait succombé à ses blessures.

Voir: Meurtre d'une enseignante à Albi - renvoi aux assises ou irresponsabilité?

Depuis, elle n'avait cessé d'expliquer l'inexplicable par le fait que l'enseignante aurait voulu lui "prendre sa fille". Un délire paranoïaque qui a convaincu quatre collèges d'experts que le jugement de la mère était aboli au moment des faits. La loi prévoit qu'une personne ne peut être jugée que si elle disposait de toutes ses facultés ou que son jugement n'était qu'"altéré".

La chambre d'instruction a logiquement demandé au préfet de prendre une mesure d'hospitalisation d'office et prononcé une interdiction pour 20 ans pour la mère de se rendre dans le Tarn, de rencontrer la famille de la victime et de porter une arme.

Une nouvelle expertise avait été demandée par la famille de l'enseignante. Celle-ci compte désormais se battre pour savoir comment une femme souffrant de tels troubles psychiatriques a pu sortir de l'hôpital. Une plainte a été déposée contre le préfet du Tarn, les services sociaux et l'hôpital Bon-Sauveur.

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