"Je tiens le coup" : la mère d'Arnaud Beltrame se confie
Il est mort en héros. Assassiné le 23 mars dernier après s'être substitué à une otage lors de l'attentat au Super U de Trèbes (Aude), Arnaud Beltrame a été distingué, à titre posthume, de la médaille de Commandeur de la Légion d'honneur. Une semaine après l'hommage qui lui a été rendu, sa mère s'est exprimée mercredi 4 au soir au micro de BFMTV.
Dans un premier temps, Nicolle Beltrame est revenue sur le geste de son fils que certains ont qualifié de "sacrifice". "Arnaud, c'est un combattant. Ce n'est certainement pas pour se sacrifier, se faire tuer qu'il est intervenu. Je partirais du principe que c'était son métier, qu'Arnaud ne pensait pas du tout se faire tuer. Il était en pleine action de par son travail, il était formé pour cela", a-t-elle déclaré.
Elle s'est également confiée sur la manière dont elle vivait le deuil depuis le drame. "Je tiens le coup. Il le faut. Je tiens à lui rendre hommage de toutes mes forces (…) Je ne plie pas. Je ne baisse pas les yeux. Je suis humaine. J’ai des valeurs morales. J’aime la vie. Et la vie, c’est la mort. Je garderai cette joie de vivre, je resterai comme ça", a-t-elle déclaré remerciant au passage toutes les personnes qui la soutiennent dans cette épreuve: "Cette chaleur, toutes ces lettres que je reçois, les hommages de toutes parts, de toutes confessions, qui trouvent cet acte abject, c’est réconfortant mais ça n’enlève pas la peine que j’ai au fond de mon cœur. Je resterai debout parce qu’il le vaut bien, il le mérite".
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Pour rappel, Arnaud Beltrame a succombé à un coup de couteau porté par Redouane Lakdim après avoir pris la place d'une otage. "Le principal, c’est qu’elle soit en vie et qu’elle soit heureuse, c’est tout ce que je souhaite. Je lui souhaite qu’elle profite de la vie car elle est vivante", a-déclaré sa mère, revenant ensuite sur le face à face qui l'avait opposé son fils au terroriste: "Je suis persuadée qu'Arnaud pensait avoir le dessus. Arnaud a pensé qu'il réussirait à le maîtriser, à argumenter pour le faire plier. Il a dû tout essayer, tel que je le connais".
Enfin, elle est revenue sur l'hommage national rendu dans la cour des Invalides par Emmanuel Macron, une semaine plus tôt. "Les mots du président, c'est tout ce qui animait Arnaud. C'était un passionné, c'est quelqu'un qui faisait son métier de façon extraordinaire. Je ne suis pas surprise dans la mesure où quelqu'un était en danger, il était évident de par sa formation, de par tout ce qu'il était, qu'il intervienne", a-t-elle conclu.
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