Jeune tué à Nantes : la version des policiers contestée par des témoins
Trois quartiers de Nantes se sont embrasés dans la nuit du mardi 3 à ce mercredi 4 après qu'un contrôle de police se soit terminé par la mort d'un jeune homme de 22 ans, touché par balle par un policier.
Les faits se sont déroulés dans le quartier du Breil vers 20h30. Un équipage de CRS a contrôlé un véhicule suite à plusieurs infractions. L'identité de l'automobiliste n'étant pas claire, les CRS ont reçu pour ordre de le ramener au commissariat. "À ce moment-là, le chauffeur a fait une marche arrière pour se soustraire au contrôle, a heurté un CRS, ce qui a entraîné immédiatement une réplique d'un de ses collègues, qui était en sécurisation du contrôle et qui a utilisé son arme, blessant grièvement le chauffeur du véhicule", a déclaré Jean-Christophe Bertrand, directeur départemental de la Sécurité publique (DDSP).
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Toutefois des témoins de la scène contestent cette version des faits des forces de l'ordre. Interrogé par un journaliste de France Bleu Loire Océan, l'un d'eux a expliqué que la victime "a juste essayé de faire marche arrière et ils (les policiers) l'ont tamponné contre le mur. La voiture s'est explosée, il était déjà immobile, il ne pouvait rien faire d'autre. Le policier est arrivé, lui a tiré dessus à bout portant, lui a mis une balle sur le cou alors qu'il était déjà immobile".
Même son de cloche chez un jeune homme interrogé par Ouest-France qui précise que "le contrôle durait depuis plusieurs minutes. À un moment, il a reculé avec sa voiture mais il n’a pas touché de policier. Il n’était pas dangereux".
"Le SRPJ de Nantes et l'Inspection générale de la police nationale sont saisis de l'enquête afin de préciser la commission des faits et déterminer dans quelles circonstances le policier a été amené à faire usage de son arme", a précisé le procureur de la République de Nantes, Pierre Sennès.
Daniel Chomette, secrétaire général du syndicat Unité-SGP police FO, a expliqué que l'individu abattu "était un délinquant recherché par la police et la justice française. Il faisait l'objet d'un mandat d'arrêt" pour des vols en bande organisée.
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