L'ancien grand rabbin de France Joseph Sitruk est mort

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 25 septembre 2016 - 18:39
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©L'ancien grand rabbin de France Joseph Sitruk
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Joseph Sitruk était âgé de 71 ans.
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Il a été le grand rabbin de France pendant plus de 20 ans, se distinguant par un rigorisme assumé sur la pratique religieuse: Joseph Sitruk est mort dimanche à l'âge de 71 ans.

Aussi charismatique qu'intraitable sur l'orthodoxie religieuse, l'ancien grand rabbin de France Joseph Sitruk, guide spirituel de la première communauté juive d'Europe pendant plus de 20 ans, est mort dimanche à Paris à l'âge de 71 ans.

Victime d'une attaque cérébrale en 2001 et malade depuis plusieurs années, il est mort à l'hôpital, a-t-on appris dans l'entourage du grand rabbin de France Haïm Korsia, qui fut son collaborateur et a fait part de sa "tristesse et douleur immense".

Un office d'hommage aura lieu à 19H30 à la Grande synagogue de la Victoire à Paris.

Dès l'annonce de son décès, les réactions se sont multipliées pour saluer la mémoire de ce séfarade chaleureux, né à Tunis le 16 octobre 1944, qui a exercé les fonctions de grand rabbin de 1987 à 2008.

François Hollande a salué la mémoire d'un "homme de dialogue, défenseur de la laïcité, (...) une figure marquante du judaïsme français".

Pour Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur, chargé des Cultes, "tout au long de sa riche existence, Joseph Sitruk aura été, non seulement un homme d’étude et de foi, un intellectuel érudit, un bâtisseur des œuvres de la communauté juive, mais aussi un acteur du dialogue avec toutes les religions, un défenseur des valeurs de la République et un combattant infatigable de la lutte contre le racisme et l’antisémitisme".

La communauté juive est frappée de "tristesse" pour "un maître et un ami", selon les mots de Gilles Berheim, qui lui avait succédé de 2009 à 2013. "Que sa mémoire soit bénie", a réagi le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif)

L'imam de Drancy, Hassen Chalghoumi, garde en mémoire "de longues discussions tout au long de ces années" et des "souvenirs de Tunisie" partagés.

L'ancien chef de l'Etat, Nicolas Sarkozy, a estimé dans un tweet que "la République perd une grande figure, ayant marqué durablement le judaïsme français". Alain Juppé relève que "la France perd un grand homme de dialogue".

Le chef de file des députés PS Bruno Le Roux a salué un homme "avec qui c'était toujours avec plaisir et joie que se menait l'échange".

Tout au long de ses trois mandats de grand rabbin, cet homme à la barbe fournie aimait à cultiver des relations nourries avec les représentants des autres cultes et les responsables politiques.

Adjoint du grand rabbin de Strasbourg à 26 ans, il devient dès 1975, à 31 ans, grand rabbin de Marseille, avant d'être élu grand rabbin de France pour un premier mandat de sept ans en 1987.

Se disant favorable à "une société ouverte, contre toute forme de ghetto", il a défendu l'intégration des juifs mais pourfendu leur assimilation, voulant "rejudaïser les juifs" en les ramenant dans les synagogues.

Ce rabbin marié et père de neuf enfants a prôné une stricte observance de la loi juive, la "halakha", se montrant intransigeant sur les conversions, les mariages mixtes, le repos du shabbat ou la condamnation de l'homosexualité.

Il a également été critique d'une "laïcité intolérante" au risque de se heurter aux usages républicains, comme en 1994 lorsqu'il a appelé les juifs pratiquants à ne pas participer au second tour des élections cantonales, au motif qu'il coïncidait avec le premier soir de Pessah, la Pâque juive.

Il avait à nouveau provoqué la polémique en juin à propos de la Gay Pride de Tel Aviv, qu'il considérait comme "une abomination et une tentative d'extermination morale du peuple d'Israël".

 

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