Le schizophrène tue, son psychiatre est poursuivi pour homicide involontaire
La cour d'appel de Grenoble a décidé mercredi 18 de renvoyer en correctionnelle l'hôpital de Saint-Egrève, dans l'Isère, ainsi que l'un de ses employés, le docteur Lekhraj Gujadhur, pour un défaut de surveillance et "d'appréciation de la dangerosité" d'un de leurs patients.
Les faits remontent au 12 novembre 2008. Jean-Pierre Guillaud, patient schizophrène de l'hôpital, est laissé sans surveillance dans le parc –non clôturé– de l'établissement. Il en profite pour s'échapper et rejoindre la ville de Grenoble toute proche où, après avoir acheté deux couteaux dans une quincaillerie, il agresse et tue gratuitement un étudiant qui a eu le malheur de croiser son chemin, Luc Meunier.
La cour a estimé qu'il y avait une faute de l'établissement, qui aurait sous-estimé la dangerosité de ce patient qui avait déjà perpétré plusieurs agressions au couteau et qui le laissait sortir régulièrement sans surveillance. D'autant que Jean-Pierre Guillaud était victime de délires mystiques et de pulsions meurtrières. Il aurait notamment dit entendre des voix le poussant à passer à l'acte.
Déclaré irresponsable de ses actes, l'homme a bénéficié d'un non-lieu, prononcé en septembre 2011. Depuis, la famille de Luc Meunier, la victime, a déposé une plainte contre X ayant entraîné l'ouverture d'une information judiciaire visant à déterminer les éventuelles responsabilités des médecins et de l'hôpital.
Un non-lieu a été prononcé le 9 avril 2013 pour l'ensemble des membres de l'équipe médicale et le centre hospitalier de Saint-Egrève. La famille ayant fait appel, trois médecins et l'hôpital ont été mis en examen. Suite à la décision du tribunal de ce mercredi 19, seul le docteur Lekhraj Gujadhur et l'établissement qui l'emploie ont été renvoyés en correctionnelle. Ils seront jugés pour homicide involontaire.
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