L'Etat rappelle 5.000 voitures potentiellement dangereuses
Alerte aux épaves roulantes. Plus de 4.200 particuliers et 800 professionnels viennent de recevoir un courrier du délégué interministériel à la sécurité routière, Emmanuel Barbe, leur demandant de faire examiner en urgence leur véhicule, révèle Le Parisien ce mercredi 16. Cette lettre les informe que "des doutes sérieux existent quant à la qualité des réparation qu'a subies" leur véhicule avant qu'ils ne l'achètent. Ce dernier "peut être dangereux", poursuit Emmanuel Barbe. "Tant que votre véhicule n'a pas fait l'objet d'une nouvelle expertise et dans le seul souci de la sécurité routière afin de vous protéger (...), je vous demande de ne pas l'utiliser", poursuit-il, demandant aux automobilistes concernés de prendre contact le plus rapidement possible avec la Confédération française des experts de l'automobile (CFEA). Celle-ci se chargera de répondre aux appels et de fixer un rendez-vous pour faire expertiser la voiture en question à partir du 21 septembre.
La raison de ce courrier inhabituel: après le démantèlement cet été d'une escroquerie aux entreprises, les gendarmes de la section de recherche de Paris ont découvert qu'en l'espace de trois ans 5.014 voitures d'occasion gravement accidentées avaient été remises en circulation par trois experts automobiles franciliens après avoir été réparées avec des pièces volées ou d'occasion sans que leurs nouveaux propriétaires ne se doutent de rien. D'après l'enquête, 80% de ces véhicules sont immatriculés en Ile-de-France, principalement en Seine-Saint-Denis, en Seine-et-Marne et à Paris, tandis que les 20% restants sont répartis sur l'ensemble du territoire français.
Par conséquent, les expertises devront déterminer si le véhicule n'a pas de problèmes d'amortisseurs, d'airbag, d'ABS ou de mauvaises soudures, par exemple. Et hors de question pour le propriétaire affolé par ce courrier d'Emmanuel Barbe de s'empresser de vendre son véhicule sans avoir l'avoir soustrait à cet examen. "Le fait de céder votre véhicule alors que cette nouvelle expertise n'a pas été réalisée est de nature à engager votre responsabilité civile et pénale", explique en effet le délégué interministériel.
D'autant plus que les propriétaires n'auront rien à payer, les assureurs ayant décidé d'en assumer le coût "dans un souci de prévention". L'expertise devrait coûter entre 300 et 450 euros par voiture, portant la facture globale entre 1,5 et 2,2 millions d'euros, précise Le Parisien.
Enfin, si jamais l'expertise venait à révéler que le véhicule était "impropre à la circulation" lors de son acquisition, le propriétaire aura la possibilité d'engager une action "contre les professionnels en cause", détaille Emmanuel Barbe. Ce dernier recommande alors de contacter son assurance ou l'Institut national d'aide aux victimes de la médiation (Inavem) au 08.842.846.37.
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