Logements surpeuplés : la fondation Abbé Pierre appelle Macron à agir
Ils sont encore beaucoup à ne pas vivre dignement dans leur logement ou à ne pas avoir de toit au-dessus la tête. Comme l'a expliqué la fondation Abbé Pierre dans son nouveau rapport annuel sur le mal-logement publié ce mardi 30, quatre millions de personnes restent mal logées ou privées de domicile en France tandis que 12 millions voient leur situation fragilisée par la crise du logement.
Et le document a cette fois-ci mis l’accent sur le problème de surpeuplement des logements qui a touché 2,7 millions de ménages en 2013. Selon la Fondation, ce phénomène était "en déclin sensible pendant des décennies" mais il "connaît une recrudescence inquiétante au cours des dernières années". Et il n'est pas sans conséquence: "donnant lieu à une cohabitation forcée avec les autres membres de la famille, l’exiguïté du logement se traduit par une impossibilité de s’isoler, particulièrement dommageable au repos et au sommeil".
De plus, le rapport annuel de la fondation a également alerté sur le développement des micro-logements et des mauvaises conditions d’habitat en Ile-de-France en se basant sur une récente étude. A Paris par exemple, on estime que près de 7.000 chambres de service avec une surface inférieure à 9 mètres carrés sont occupées à titre de résidence principale.
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Par conséquent, la fondation a donc rappelé la volonté d'Emmanuel Macron de mettre en œuvre une vraie politique de "Logement d’abord" plutôt que de multiplier les places d’hébergement d’urgence pour les personnes en difficultés. Mais pour le moment, les mesures mises en place par le gouvernement "ont dessiné des orientations beaucoup plus inquiétantes". A commencer par les coupes dans les APL, une aide donnée à 6,5 millions de ménages et qui permet "avant tout aux locataires modestes de modérer leur taux d’effort et d’améliorer le confort de leurs logements".
La fondation Abbé Pierre a également pointé du doigt la ponction massive sur le secteur HLMet les attaques contre l’hébergement des personnes migrantes en situation irrégulière. "Or la mise en œuvre d’une vraie politique de Logement d’abord ne peut que s’inscrire dans une politique du logement globale plus vertueuse et volontariste, si elle veut avoir une chance d’atteindre son but: l’éradication du sans-abrisme".
Mais l'organisme tend à croire à une inversion de la tendance ces prochaines années: "Il est encore temps, en ce début de quinquennat, de redresser le tir et d’engager enfin une vraie politique sociale du logement couplée à une politique, cohérente et fédératrice, de logement d’abord".
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