Lyon : il avoue le meurtre mais est libéré à cause d'un dossier perdu
La chambre d'instruction de Lyon a ordonné la libération de Patrick D. jeudi 29. Ce sexagénaire a pourtant avoué le meurtre de Mohamed Abdelhadi, 27 ans, commis en 2001.
Après deux ans de prison, la cour a constaté la prescription du dossier: les parents de la victime ont porté plainte en 2008 et concernant un crime la prescription s'élèvait alors à dix ans.
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Comme ses deux fils, Patrick D. était impliqué dans l'affaire et avait avoué aux enquêteur avoir poignardé le jeune homme ce qui lui avait valu d'être placé en détention provisoire en 2016.
Le meurtrier présumé et ses complices (présumés aussi) ont donc été relâchés du fait de la période de prescription mais aussi parce que la justice a tout simplement… égaré le dossier de disparition de Mohammed Abdelhadi.
Le dossier physique ayant disparu, la preuve numérique du dépôt des parents de la victime n'est pas une preuve suffisante. Faute de cette pièce, la presciption court à partir de la date du meurtre en 2001 selon la chambre de l'instruction.
La famille de la victime et son avocat se sont insurgés contre la décision de la chambre d'instruction. Ils comptent déposer un recours auprès de la Cour de cassation.
"Demain n’importe qui peut tuer, cacher un corps et s’en sortir", a réagi Rachida, la sœur du défunt, dans les colonnes du Progrès. "Un meurtrier qui a avoué est libre, on ne peut pas l’accepter", a renchéri leur avocat maître David Metaxas.
Pour rappel, Mohamed Abdelhadi a disparu en décembre 2001. son corps avait finalement été retrouvé après une longue enquête en 2016, enterré dans le bois de Jassans-Riottier. Patrick D. avait alors avoué avoir poignardé le jeune homme et caché son corps.
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