Madagascar : un attentat à la grenade fait deux morts et 89 blessés

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 27 juin 2016 - 19:09
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Madagascar attentat 26.06.206
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L'attentat a fait 89 blessés dont six dans un état critique.
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Une explosion à la grenade a éclaté à Antananarivo, la capitale de Madagascar, lors de la fête de l'indépendance de l'île dimanche. L'attentat a fait deux morts et 89 blessés, dont six dans un état grave. Dans un discours à la télévision, le président Hery Rajaonarimampianina a évoqué une piste politique, provoquant la colère de l'opposition.

Deux personnes sont mortes et 89 ont été blessées dimanche 26 dans un attentat à la grenade à Antananarivo, la capitale de Madagascar. Si l'attaque n'a pas été revendiquée, le président Hery Rajaonarimampianina est certain que ses motivations sont politiques.  Une théorie que contredit largement l'opposition.

L'explosion a eu lieu vers 16 heures dans le stade municipal de Mahamasina où se tenait un concert gratuit à l'occasion de la fête de l'indépendance de l'île. L'évènement était pourtant censé être étroitement surveillé. Mais selon une source médicale, les services de sécurité ont rapidement été débordés, laissant les gens entrer et sortir sans les fouiller. Au vu des traces de l'impact, la grenade a pu être lancée depuis les gradins du stade, selon cette même source. Les deux victimes décédées seraient des adolescents âgés de 16 à 18 ans et parmi les 89 blessés, six se trouveraient dans un état critique, d'après l'hôpital qui les prend en charge.

Après avoir rendu visite aux malheureux, le président Hery Rajaonarimampianina a évoqué une piste politique. "Une divergence de point de vue peut exister entre nous. Mais les actes de déstabilisation sont inadmissibles. Si le dirigeant ne vous convient pas (...) on ne peut pas tuer comme ça la population", a-t-il déclaré dans un discours télévisé quelques jours après la diffusion sur internet d'une vidéo du sénateur de l’opposition, Lylison René de Rolland, sous le coup d'un mandat d'arrêt pour atteinte à la sûreté de l'Etat depuis un mois. "On ne tolère jamais les déstabilisations. D'autant plus que ceci n'est pas seulement une déstabilisation mais un acte de terrorisme qui est allé jusqu'à des homicides", a poursuivi le chef de l'Etat, lançant un appel au calme à la population. "J'appelle aussi le peuple à prendre sa responsabilité face à cette situation (...) Je lance un appel au calme à l'endroit du peuple. On ne va pas répondre à la violence par la violence mais par l'application de la loi, le plus sévèrement possible", a-t-il continué.  

Ce lundi, les adversaires de Rajaonarimampianina ont vivement réagi à ce discours. Pour le député Guy Rivo Randroanarisoa, partisan de l'ex-président Marc Ravalomanana, l'un des rivaux d'Hery Rajaonarimampianina, il est beaucoup trop facile d'accuser l'opposition tandis que pour Omer Beriziky, ancien premier ministre de 2011 à 2014, l'une des voix critiques envers le régime actuel, une "divergence de point de vue" ne suffit certainement pas à commettre un tel attentat. 

Madagascar s'efforce d'émerger d'une longue période d'instabilité politique amorcée en 2009 quand le maire d'Antananarivo Andry Rajoelina avait renversé le président Marc Ravalomanana. Rajoelina avait ensuite dirigé un régime de "transition" jusqu'à ce qu'Hery Rajaonarimampianina soit élu à l'élection présidentielle. En mai 2015, ce dernier avait été destitué par l'Assemblée nationale mais la décision avait finalement été rejetée par la justice malgache. 

 

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