Main arrachée par une grenade sur la ZAD : ce que l'on sait

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 24 mai 2018 - 20:25
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Heurts entre manifestants et forces de l'ordre sur le site de la Zad de Notre-Dame-des-Landes, le 15 avril 2018
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© CHARLY TRIBALLEAU / AFP
La blessure a été causée par une grenade lacrymogène à effet de souffle, dont l'interdiction a été envisagée.
© CHARLY TRIBALLEAU / AFP
Le manifestant qui a eu la main arrachée par l'explosion d'une grenade mardi sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes a reconnu l'avoir ramassée, tout en niant tout comportement violent. Ces armes avaient déjà été critiquées pour les blessures qu'elles peuvent causer après la mort de Rémi Fraisse.

Le manifestant qui a perdu une main à Notre-Dame-des-Landes après l'explosion d'une grenade lancée par un gendarme s'est vu prescrire quatre mois d'incapacité totale de travail, a fait savoir mercredi 22 le procureur général près la cour d'appel de Rennes.

L'enquête est toujours en cours mais les premières investigations menées semblent indiquer que l'homme s'est bien saisi de la grenade avant que celle-ci n'explose. "La nature et la localisation des lésions confortent les constatations faites par les gendarmes sur les circonstances dans lesquelles l'individu a été blessé", précise le texte.

Un communiqué des zadistes publié ce jeudi 24 remettait en cause cette version, affirmant que la victime, Maxime, 21 ans, était en train de fuir les gendarmes et n'aurait donc pas pu ramasser la grenade.

Voir: NDDL - calme sur la ZAD, au lendemain de l'accident qui a coûté la main à un opposant

Mais le jeune homme ne conteste pas ce geste "stupide", selon les mots de son avocat. "Il a ramassé la grenade en pensant que ce serait une munition de moins pour les gendarmes. Elle a explosé", a-t-il détaillé devant la presse, assurant que son client n'avait pas l'intention de la renvoyer vers les forces de l'ordre et ne même pas faire partie des zadistes.

Le premier rapport médical fait état d'une "plaie d'éclatement à la main droite ayant entraîné une amputation et d'autres blessures superficielles". La grenade GLI-F4 utilisée ne se contente en effet pas de diffuser du gaz lacrymogène après une légère détonation. Son effet incapacitant résulte aussi d'une puissante explosion qui monte à 165 décibels dans un rayon de cinq mètres. Le seuil de la douleur est de 120 décibels, soit le bruit d'un marteau-piqueur.

Un rapport des inspections générales de la police et de la gendarmerie consécutif à la mort de Rémi Fraisse et rendu fin 2014 rappelait ainsi que ces grenades à effet de souffle, "dernier stade avant de devoir employer les armes à feu", peuvent provoquer des blessures graves. "Les dispositifs à effet de souffle produit par une substance explosive ou déflagrante sont susceptibles de mutiler ou de blesser mortellement un individu, tandis que ceux à effet sonore intense peuvent provoquer des lésions irréversibles de l’ouïe", précise ce document.

Mais l'interdiction des grenades GLI-F4 n'avait finalement pas été demandée. Les auteurs du rapport relevaient peu d'accidents graves avaient été recensés. Entre 2010 et la fin de l'été 2014, elles avaient été utilisées à 1.827 reprises. Déjà, "le 26 octobre 2013, un jeune homme a eu la main arrachée en ramassant et en voulant relancer une grenade" à effet de souffle, rappelait ce rapport.

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