Marne : morte d'une infection généralisée après un déni de grossesse

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La rédaction de France-Soir
Publié le 29 mai 2018 - 19:06
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Centre Hospitalier Ponchaillou à Rennes.
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©Damien Meyer/AFP
En 2016, une jeune femme est décédée aux urgences de Reims d'une infection généralisée après un déni de grossesse. Son bébé était mort-né.
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Une jeune femme de 34 ans est morte en 2016 aux urgences de Reims après une infection généralisée à cause d'un bébé mort-né. Elle avait fait un déni de grossesse et aucun médecin n'avait détecté qu'elle était enceinte avant l'autopsie. Ses parents avaient porté plainte mais la justice avait conclu à l'absence de faute pénale. Ils ont revécu leur calvaire en apprenant récemment la mort de Naomi Musenga.

La mort de Naomi Musenga a réveillé la douleur de dizaines de famille qui, comme celle de la jeune femme de 22 ans, en veulent à la chaîne des secours (Samu, médecins, pompiers…) pour la mort de leur proche. C'est le cas de la famille Seurey à Reims dans la Marne.

"Quand j'ai appris cette histoire à Strasbourg, j'ai pleuré devant ma télé. J'ai tout de suite pensé à ma fille. (…) C'est atroce. Ca ravive notre douleur", a confié Pascal Seurey, père d'une victime, à L'Union.

En février 2016, sa fille, Alexandra, 34 ans, est morte aux urgences du CHU de Reims, où elle avait été admise pour de fortes douleurs au ventre. Elle a fait une septicémie, une infection généralisée causée par une grossesse extra-utérine non détecté. Son bébé était mort-né.

La jeune femme, qui n'avait pas d'autres enfants, a fait un déni de grossesse. Elle était enceinte de neuf mois quand elle est décédée et ne s'en était pas rendu compte. Ni elle, ni son compagnon, ni ses proches, ni même les médecins qu'elle a consultés.

Lire aussi: Samu - "une dizaine d'affaires" comparables à celle de Naomi Musenga, selon Buzyn

Six jours avant de mourir, elle avait consulté à trois reprises un médecin à cause d'intenses douleurs au ventre. Au CHU, le 20 février, on lui a diagnostiqué une cystite. Le 23, SOS Médecins évoque une thrombose hémorroïdaire.

Ses problèmes de santé se sont ensuite aggravés. Le 26 février après-midi, après avoir appelé les pompiers, elle est transportée aux urgences dans un état grave. Elle y décèdera à 14h45.

Pascal, le père, et Nathalie, la mère, ainsi que le compagnon de leur fille (et géniteur du bébé) ont rapidement décidé de porter plainte contre X pour "homicide involontaire" et une enquête a été ouverte par le parquet de Reims pour "recherche des causes de la mort".

L'autopsie a révélé plus tard la présence "d'un fœtus viable mort in utero", expliquant aussi que la septicémie était "probablement due à la rétention de l'œuf mort".

Alors qu'aucune échographie n'a été effectuée sur Alexandra, malgré les multiples consultations médicales, la justice a conclu que personne n'avait commis aucune infraction pénale.

Depuis, les parents d'Alexandra ne comprennent pas et n'arrivent pas à faire leur deuil. Après la médiatisation de la mort de Naomi Musenga, ils ont décidé de reprendre un avocat, espérant pouvoir rouvrir l'enquête, et comprendre toutes les circonstances du décès de leur fille.

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