Meurtre dans une maison de retraite : le suspect interpellé
Un homme de 47 ans a été arrêté ce vendredi 25 au soir au bout d'une vingtaine d'heures de recherches, soupçonné d'avoir fait irruption jeudi soir, armé, dans une maison de retraite de Montferrier-sur-Lez (Hérault) et tué une employée de 54 ans.
Le suspect a été arrêté vers 18h dans la commune où il habite, à Saint-Mathieu-de-Tréviers, à une quinzaine de kilomètres de la maison de retraite des Chênes verts qui accueille d'anciens missionnaires, ont déclaré à l'AFP deux sources proches du dossier. L'arrestation a eu lieu "sans incident", et l'homme devait être placé dans la foulée en garde à vue, a ajouté auprès de l'AFP le procureur de la République de Montpellier Christophe Barret.
Le suspect, un père de deux enfants qui avait notamment servi dans les troupes parachutistes mais n'était pas militaire de carrière, avait travaillé, "il y a longtemps", dans cette maison de retraite, selon une source proche du dossier. Sans emploi, il vivait de petits travaux, notamment en réparant des vélos.
Dès vendredi matin, le procureur de Montpellier Christophe Barret avait annoncé s'orienter "sur une piste locale, de quelqu'un qui était dans l'entourage de cette maison", excluant a priori un acte terroriste. Une enquête, confiée conjointement à la gendarmerie et à la PJ, avait été ouverte pour assassinat et tentative d'assassinat.
Dans un véhicule, les enquêteurs avaient retrouvé une arme factice tirant des billes en plastique et "d'autres éléments" permettant d'identifier le suspect, et une chasse à l'homme avait été lancée par quelque 130 gendarmes et policiers dans cette zone proche de Montpellier.
C'est jeudi soir vers 21h45, qu'une femme avait donné l'alerte aux gendarmes, leur expliquant avoir "été agressée par un homme qui (l'avait) ligotée et laissée là", a relaté M. Barret au cours d'un point presse organisé vendredi en fin de matinée.
Dans la lingerie, alors qu'ils effectuent une reconnaissance de l'établissement, les gendarmes avaient découvert le corps d'une "lingère (...) vraisemblablement tuée de plusieurs coups de couteau", a-t-il poursuivi. En revanche, aucun des 59 pensionnaires présents dans l'établissement au moment des faits n'a été blessé ou touché.
De sources proches de l'enquête, le meurtrier avait fait irruption dans la maison de retraite cagoulé, et armé d'un couteau et d'un fusil - sans qu'il ait pu être précisé s'il s'agissait d'une arme réelle ou factice.
Les 59 religieux pensionnaires de cet établissement, tous indemnes, très âgés et pour certains impotents, "ont été réveillés par l'intervention des gendarmes", a raconté à l'AFP l'archevêque de Montpellier, Pierre-Marie Carré. "Tout le monde est sous le choc de ce qui s'est passé cette nuit, l'aide-soignante était connue et appréciée par tous", a-t-il ajouté.
Le compagnon de la victime est arrivé sur les lieux vers 1h dans la nuit de jeudi à vendredi. "Elle est partie à 8h du soir, puis elle ne reviendra pas à 6h30 du matin... Elle était d’une gentillesse ! Comment on peut lui faire du mal comme ça ?", a déclaré le quinquagénaire sous le coup de l'émotion à la presse. "Il n’y avait rien de protégé, il n’y avait pas d’alarme, il n’y avait pas de gardien, il n’y a rien", a-t-il déploré.
L'établissement accueille des religieux et religieuses appartenant à la Société des Missions africaines, une communauté de missionnaires catholiques européens, africains et asiatiques, qui compte un millier de membres, prêtres et laïcs, selon son site internet. Six ou sept laïcs et autant de religieuses sont aussi accueillis dans cette maison de retraite bordée par un parc lui-même adossé à un massif forestier.
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