Nancy : Sylvie Leclerc jugée pour le meurtre de son conjoint

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VL avec AFP
Publié le 21 mars 2016 - 17:42
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Sylvie Leclerc à son procès pour meurtre.
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©Jean-Christophe Verhaegen/AFP
Pour les avocats des parties civiles: "ce n'est pas une nouvelle affaire Sauvage".
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Le procès de Sylvie Leclerc s'est ouvert ce lundi à Nancy. Elle a avoué avoir tué dans son sommeil son compagnon qu'elle accuse de violences psychologiques et sexuelles. Un procès qui fait penser à l'affaire Jacqueline Sauvage, condamnée à 10 ans de prison mais graciée par François Hollande.

La ressemblance avec l'affaire Jacqueline Sauvage semble troublante, jusqu'aux avocats qui assurent la défense de l'accusée, même si ceux des  parties civiles dénoncent cette comparaison.

Le procès de Sylvie Leclerc, 54 ans, qui affirme avoir tué son compagnon pendant son sommeil pour se libérer de son emprise un soir de mai 2012, s'est ouvert lundi devant les assises à Nancy. Cheveux courts et bruns, vêtue d'un haut bleu à paillettes et portant un pendentif en forme de crucifix, l'accusée a salué avec émotion quelques proches venus la soutenir, en pleurs dans la salle.

Elle avait tué d'un coup de fusil à bout portant Gérard Schahan, l'éboueur de 58 ans avec lequel elle a partagé 35 ans de vie commune, à leur domicile de Jarville-la-Malgrange, près de Nancy (Meurthe-et-Moselle).

L'accusée est défendue par Me Nathalie Tomasini et Me Janine Bonaggiunta, les mêmes avocates que Jacqueline Sauvage, 68 ans, condamnée en décembre à 10 ans de réclusion par les assises du Loir-et-Cher pour le meurtre de son mari violent, mais qui a bénéficié d'une grâce présidentielle partielle.

Selon ses avocates, les deux affaires présentent des similitudes. Ce sont ainsi, selon Me Tomasini, "des années d'humiliation" qui ont provoqué chez Sylvie Leclerc "une altération du discernement: elle a entendu des voix qui l'ont inexorablement conduite au passage à l'acte".

"Elle n'a pas subi de violences quotidiennes mais elle a subi des violences sexuelles. Celles dont on ne parle pas. Et tout se passait à huis clos", a souligné Me Bonaggiunta. Les jurés vont devoir trancher entre cette version et le point de vue diamétralement opposé de plusieurs avocats des parties civiles.

"Ce n'est pas une nouvelle affaire Sauvage", et cette comparaison est "scandaleuse pour la mémoire de Gérard Schahan", a ainsi souligné devant la presse Me Philippe Lyon, qui représente notamment la mère de la victime.

"Non, ce n'est pas le procès des femmes battues, mais le procès d'une femme qui a tué son mari de sang froid", a renchéri peu avant l'ouverture du procès Me Rui Manuel Pereira, qui représente le frère de Gérard Schahan. "Elle était malade et des experts psychiatres ont reconnu qu'elle était atteinte d'une altération du discernement, mais il n'y a aucune trace de violence conjugale dans ce dossier", a-t-il précisé.

Selon Me Pereira, "c'est la maladie et toute une vie faite de malheur qui l'ont fait passer à l'acte". Le verdict est attendu jeudi.

L'affaire Jacqueline Sauvage, qui a tué son mari après des décennies de violences physiques et sexuelles envers elle et ses enfants, avait relancé le débat sur la légitime défense dans la violence faite aux femmes. Notamment sur les conditions d'immédiateté de la réponse ou d'impossibilité de fuir les coups.

Toutefois, les jurés avaient par deux fois condamné Jacqueline Sauvage à 10 ans de prison pour le meurtre de son mari. François Hollande lui a accordé une "remise gracieuse" de peine, ce qui n'a pas pour effet de nier sa culpabilité ou d'introduire une jurisprudence. 

 

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