Peine de mort aux Etats-Unis : l'Utah réintroduit le peloton d'exécution
Les Etats-Unis sont à la recherche de la "bonne" ou plutôt de la moins mauvaise façon d'exécuter les condamnés à mort. L'Utah (ouest des Etats-Unis) a voté ce lundi une législation autorisant le recours au peloton d'exécution pour appliquer la peine de mort. Une méthode abandonnée par cet Etat très conservateur en 2004 mais utilisée pour la dernière fois en 2010 pour un criminel condamné avant la réforme.
Plusieurs autres Etats, parmi la trentaine qui autorisent encore la peine capitale, réfléchissent actuellement à des modes d'exécution alternatifs. Le Tennessee compte ressortir la chaise électrique, l'Oklahoma pense à la chambre à gaz. Quant au Texas, plus important exécuteur des Etats-Unis, il n'est pas encore décidé.
Cause de cette situation ubuesque: une pénurie des produits destinés aux injections létales, supposées être le moyen le plus "humain" et le moins douloureux d'exécuter un condamné. Les anesthésiques ou sédatifs agréés par l'administration américaine pour les exécutions sont en effet fabriqués par des sociétés européennes. Or ces laboratoires refusent depuis quelques années de voir leurs produits –d'application médicale à la base– et leurs noms associés à la peine de mort.
Les différents Etats concernés ont bien tenté d'utiliser d'autres composés, mais à plusieurs reprises les résultats ont été désastreux. En avril 2014 dans l'Oklahoma, un prisonnier a agonisé pendant 43 minutes avant de succomber. Des exécutions ratées qui sont autant d'arguments pour les opposants à la peine de mort. Et recourir aux anciennes méthodes est pour eux une autre aberration car cela va à l'encontre des "avantages" censés justifier l'utilisation de l'injection létale.
D'ici à ce que le peloton d'exécution, la chambre à gaz ou la chaise électrique reprennent du service, il est encore possible qu'un laboratoire mette au point un nouveau composé. En 2014, 35 condamnés ont été exécutés aux Etats-Unis, dont 10 dans le Missouri et autant au Texas.
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