Procès Fiona : le témoignage d'une médium créé la surprise

Auteur(s)
La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 16 novembre 2016 - 21:38
Image
Une allégorie de la Justice.
Crédits
©Damien Meyer/AFP
Ce premier rebondissement du procès de l'affaire Fiona est survenu à la mi-journée.
©Damien Meyer/AFP
La troisième journée du procès de la mère de Fiona et de son ex-compagnon a été bousculée par le témoignage surréaliste d'une médium. Selon ses déclarations, la petite fille lui aurait donné des indices et indiqué le lieu de sa sépulture.

Un témoin-surprise a bousculé ce mercredi 16 le déroulé de la troisième journée du procès de la mère de Fiona et de son ex-compagnon, qui a viré à la mauvaise comédie lors qu'il s'est révélé être un médium. Vers 17h30, une petite femme brune de 47 ans s'approche de la barre de la Cour d'assises du Puy-de-Dôme et lâche ses premiers mots: "Je suis médium, radiesthésiste et la petite Fiona m'a contactée au début de l'affaire".

Stupeur de la salle qui comprend le peu de crédit à porter à ce témoignage, qui avait fait naître de brefs espoirs. Vêtue d'un blouson en cuir marron, "Julietta" affirme que la fillette lui donné des indices - "croix, pierre rectangulaire, ficelles bleues et rouges" - et indiqué le lieu de sa sépulture "près de l'autre lac, pas celui d'Aydat" où les fouilles se sont concentrées. Fiona "m'a dit qu'elle avait touché de la drogue et (que sa mère et son ancien compagnon) l'avaient frappée. Elle m'a parlé des lieux" où elle aurait été ensevelie, a ajouté la radiesthésiste.

Elle ajoute s'être elle-même rendue sur place en 2013 avec son mari, puis avoir donné des éléments à la police judiciaire, qui lui a répondu au téléphone d'arrêter "de les faire ch...". "Je n'avais pas envie d'être médiatisée. Si je le fais, c'est pour la petite Fiona", a encore dit la médium, avant de s'effondrer d'un coup et d'être transportée hors de la salle par les pompiers.

Ce premier rebondissement du procès de l'affaire Fiona est survenu à la mi-journée quand l'avocate des parties civile Marie Grimaud, qui représente l'association Innocence en danger, informe la cour avoir reçu dans la nuit un témoignage, qu'elle juge crédible, sur l'endroit où pourrait avoir été enterrée la fillette disparue.

Coup médiatique d'une avocate qui cherche à tirer la couverture à elle? L'intéressée se défend. "Les photos n'étaient pas datées. Elles pouvaient correspondre à des déclarations et c'est en parfait accord avec l'avocat général et le président de la cour d'assises qu'il a été décidé de procéder à l'audition de ce témoin", a-t-elle glissé devant les journalistes. "On se doit de transmettre l'ensemble des informations dont nous sommes destinataires. Il appartient au président - et non à l'avocat - de dire si le témoignage doit être apporté devant la cour d'assises", a encore renchéri celle qui n'a pas non plus hésité à s'en prendre à la témoin.

"Vous avez fait perdre à une cour d'assises plusieurs heures. Vous entravez la justice et vous faites perdre du temps!", a-t-elle fulminé en s'adressant directement à celle qui indiquera pourtant à son retour à la barre que Me Grimaud "était au courant qu'elle était médium". Le ton devient alors houleux et les autres avocats n'hésitent pas à critiquer leur consoeur. "Je suis révoltée de cette situation qu'on nous impose. On aurait pu amener ce témoignage de manière plus discrète et prudente", s'indigne Me Mohamed Khanifar, avocat de Berkane Makhlouf.

"La cour a été prise en otage (...) Au bout de trois ans et demi de procédure, l'avocat se doit d'être prudent, de vérifier qu’on n'est pas face à une information délirante. C'était le cas, nous l'avons tous subi", a asséné à son tour l'avocat de la mère de la fillette, Me Renaud Portejoie. L'avocat général a indiqué qu'il verrait avec le parquet général des suites à donner à ce couac, avant de faire savoir qu'une co-détenue de Cécile Bourgeon souhaitait être également entendue.

Le sera-t-elle au vue d'une journée où l'institution judiciaire n'est pas sortie grandie? Rien n'est moins sûr. Le procès continue jeudi avec l'examen des faits.

 

À LIRE AUSSI

Image
Cécile Bourgeois, la mère de la petite Fiona
Meurtre de la petite Fiona : "je ne vais plus répondre à vos questions", s'emporte la mère
Au deuxième jour de son procès, Cécile Bourgeon, là mère de la petite Fiona, morte en 2013, s'est emportée mais n'a guère fait avancer l'affaire. "Tous les jours, je r...
16 novembre 2016 - 13:35
Société
Image
Une allégorie de la Justice.
Meurtre de la petite Fiona : les parents devant les assises
Les parents de la petite Fiona sont jugés devant les assises du Puy-de-Dôme. Ils ont reconnu que leur enfant était morte, en se rejetant mutuellement la faute. Le proc...
14 novembre 2016 - 09:50
Société
Image
Au procès.
Fiona : le père de la fillette veut savoir où est son corps
Le père de Fiona veut croire que le procès de la mère de la fillette de cinq ans permettra de savoir où se trouve le corps de sa fille disparue en 2013."Je veux savoir...
07 novembre 2016 - 14:44
Société

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
bayrou
François Bayrou, baladin un jour, renaissant toujours
PORTRAIT CRACHE - François Bayrou, député, maire de Pau et plusieurs fois ministres, est surtout figure d’une opposition opportuniste. Éternel candidat malheureux à la...
20 avril 2024 - 10:45
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.