Qui est Redoine Faïd, jugé ce mardi dans le procès du braquage sanglant de Villiers-sur-Marne ?
Il est suspecté d'être "le cerveau" du braquage meurtrier qui a coûté la vie à Aurélie Fouquet, une jeune policière municipale de la brigade de Villiers-sur-Marne, le 20 mai 2010. Redoine Faïd, "caïd des cités", comparaît à partir de ce mardi 1er dans un procès fleuve sur ce tragique fait divers en compagnie de sept autres prévenus.
Originaire de Creil, dans l’Oise, il va y forger sa propre légende à la fin fin des années 70 où dès ses six ans, il raconte dérober des bonbons dans les magasins et même cambrioler son école maternelle avec son frère.
Cet ancien gamin des cités s’était très vite spécialisé dans les attaques de fourgon blindé et les braquages (plus de 80 selon ses propres chiffres). attaques de transports de fonds, banques, prises d'otages, bijouteries, trois ans de cavale en Suisse et en Israël, tous les aspects de la vie de truand y passent. Devenu l’un des grands noms du banditisme dans les années 1990, il a été condamné en 1999 à 18 ans de prison avant d’être libéré dix ans plus tard.
Si l'on connaît si bien son œuvre criminelle, c'est qu'il l'a racontée en 2010 dans un livre d'entretiens avec le journaliste Jérôme Pierrat, Braqueur: Des cités au grand banditisme (Ed. La manufacture des livres), et dans lequel il explique s'être rangé.
Pourtant, au cours de l'enquête sur le braquage de fourgon interrompu en mai 2010 par les forces de l'ordre et terminé en bain de sang, son nom réapparaît. "Nous sommes persuadés que le jour de la fusillade, il attendait dans un autre véhicule près du lieu de base où devait avoir lieu le braquage", confie une source proche du dossier. Il a été filmé par des caméras de vidéosurveillance la veille des faits dans une station service au volant d'une Mégane qui devait, selon les enquêteurs, guider le convoi de plusieurs véhicules vers leur projet initial: le braquage d'un convoi de fonds.
Il est également soupçonné dans une nouvelle attaque de fourgon blindé à Arras en mars 2011. Interpellé en juin de la même année et incarcéré à la maison d'arrêt de Sequedin, près de Lille, il plaide non-coupable dans l'affaire et s'échappe de prison spectaculairement en avril 2013. Il fait sauter sept portes à l'explosif, avec des otages en bouclier et un sang-froid implacable, et se retrouve dehors en uniforme de surveillant.
La fin de sa cavale n'aura pas le même panache, il est repris six semaines plus tard dans un hôtel de Pontault-Combault (Seine-et-Marne). Ce mardi, il est poursuivi pour "tentative de vol en bande organisée avec usage ou menace d'armes en état de récidive" dans l'affaire du braquage de Villiers-sur-Marne et encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
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