Radouane Lakdim convoqué par la DGSI : des ratés dans la surveillance ?
Alors que plusieurs voix se sont élevées dans l'opposition pour dénoncer un raté dans la surveillance de Radouane Lakdim, le terroriste de Trèbes et Caracasonne, RTL révèle ce mardi 27 que ce dernier devait être entendu par la DGSI (les renseignements intérieurs) dans les semaines à venir.
L'homme qui a tué quatre personnes durant son parcours meurtrier vendredi 23 a été fiché S en 2014 et inscrit au Fichier des signalements pour la prévention et la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT) l'année suivante. Il gravitait dans l'entourage d'islamistes radicaux condamnés et faisait la promotion des discours salafistes sur Internet.
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Dans les heures qui ont suivi l'assaut durant lequel il a été abattu par le GIGN, le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb avait confirmé que l'homme de 25 ans était surveillé par les renseignements mais qu'aucun signe n'avait permis de penser qu'il passerait à l'acte. Le ministre avait évoqué le profil d'un "petit délinquant", condamné à plusieurs reprises pour des affaires de drogue et d'arme, mais jamais pour des faits en lien avec l'islamisme radical.
Le "suivi effectif" de Radouane Lakdim était "toujours en cours en mars 2018, mais n'avait pas permis de mettre en évidence des signes précurseurs d'un passage à l'acte, ni des velléités de départ sur la zone irako-syrienne", a affirmé le procureur de Paris François Molins lundi 27.
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Selon RTL, la surveillance de Radouane Lakdim avait été réactivée en 2017 après de premières opérations menées chaque année depuis 2014 avec notamment surveillance physique et étude de ses activités téléphoniques et sur Internet.
La DGSI avait donc convoqué en mars le jeune homme afin d'évaluer en face à face son niveau de dangerosité et éventuellement lever cette surveillance. Mais il est passé à l'attaque avant ce rendez-vous.
Les attaques de vendredi ont déclenché des critiques venant de la droite et de l'extrême droite sur le suivi des personnes radicalisées. La présidente du FN, Marine Le Pen, a ainsi fustigé une "défaillance profonde" dans la lutte contre le terrorisme, tandis que le dirigeant des Républicains, Laurent Wauquiez, a dénoncé une "coupable naïveté" d'Emmanuel Macron.
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