Refuser de donner son code de téléphone à un policier est légal selon la justice

Auteur(s)
La rédaction de France-Soir
Publié le 12 juin 2019 - 14:40
Image
Un texto resté en rade et signé avec un émoticône souriant peut faire office de testament, estime la
Crédits
© ROBYN BECK / AFP/Archives
Il n'est pas illégal de refuser de donner son code à un policier lors d'une garde à vue.
© ROBYN BECK / AFP/Archives

Un arrêt de la Cour d'appel de Paris, rendu en avril dernier, affirme qu'il n'est pas illégal de refuser de communiquer le code de son mobile à un policier. Seule une réquisition d'un magistrat oblige le propriétaire à s'exécuter. 

C'est une décision gênante pour les enquêteurs de police, notamment ceux spécialisés dans la lutte contre le trafic, mais qui a le mérite de faire jurisprudence sur une question longtemps restée en suspens. Comme le rapporte Le Parisien mardi 11, la Cour d'appel de Paris a décidé dans un arrêté rendu en avril que le fait de ne pas communiquer aux policiers le code d'accès à son portable n'est pas constitutif d'un délit passible de poursuites.

L'affaire jugée était relativement classique. L'accusé, un habitant de Créteil âgé de 21 ans, était poursuivi dans une affaire de drogue. En première instance, l'homme avait été condamné à sept mois de prison pour "récidive de transport, détention et acquisition non autorisée de stupéfiants" et "refus de remettre aux autorités judiciaires ou de mettre en œuvre la convention secrète de déchiffrement d’un moyen de cryptologie".

Le jeune homme avait en effet refusé lors de sa garde à vue en mars 2017 de donner le code d'accès à ses trois portables, les policiers estimant que ceux-ci étaient utilisés dans le cadre du trafic et pouvaient révéler de nombreuses informations ou contacts.

Lire aussi - Enfant tué à Lorient: la police lance un appel à témoins

Or, l'accusé ayant fait appel de sa condamnation, l'affaire était rejugée en avril. Le tribunal a confirmé la peine pour la détention de stupéfiants mais a retoqué le jugement sur le deuxième chef d'accusation. Les juges estiment en effet que, conformément à la loi du 21 juin 2004 censée encadrer la question, la remise "forcée" (dont le refus est donc punissable par la loi) n'est possible que sur réquisition d'une autorité judiciaire, autrement dit d'un magistrat. Un fonctionnaire de police n'étant pas un juge, refuser de lui communiquer un code n'est pas illégal en soi. Le prévenu a donc été relaxé.

Voir aussi:

Vidéo d'un homme frappant un chat: la police se saisit de l'affaire

La messagerie cryptée WhatsApp (Facebook) infectée par un logiciel espion

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
Castex
Jean Castex, espèce de “couteau suisse” déconfiné, dont l'accent a pu prêter à la bonhomie
PORTRAIT CRACHE - Longtemps dans l’ombre, à l’Elysée et à Matignon, Jean Castex est apparu comme tout droit venu de son Gers natal, à la façon d’un diable sorti de sa ...
13 avril 2024 - 15:36
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.