Mort de Rémi Fraisse, non-lieu confirmé en cassation : 7 ans après sa mort, le point sur l'affaire

Auteur(s)
FranceSoir
Publié le 23 mars 2021 - 16:25
Image
Photo prise le 6 novembre 2014 de fleurs et bougies devant une photo de Rémi Fraisse, à Paris
Crédits
© KENZO TRIBOUILLARD / AFP/Archives
L'hommage à Rémi Fraisse le 6 novembre 2014
© KENZO TRIBOUILLARD / AFP/Archives

Près de sept ans après la mort du jeune militant écologiste sur le barrage de Sivens, la Cour de cassation vient de confirmer le non-lieu en faveur du gendarme à l’origine du tir de grenade. Retour sur une affaire aux multiples retentissements politiques.

Une affaire hautement médiatisée

C’est l’une des affaires judiciaires emblématiques du débat sur les violences policières. Le 26 octobre 2014, lors d’affrontements opposant militants écologistes et forces de l’ordre sur le barrage de Sivens (Tarn), un tir de grenade offensive tuait Rémi Fraisse, un biologiste de 21 ans.

Cet événement largement médiatisé à l’époque a entraîné la suspension immédiate du projet de construction et l'interdiction définitive de l'usage de ces grenades offensives. Pour autant, les proches de Rémi Fraisse sont toujours en attente de réponses et espèrent beaucoup de ce mardi 23 mars. C’est en effet aujourd’hui que la Cour de cassation doit se prononcer sur le non-lieu dont a bénéficié le gendarme à l’origine du tir de grenade.

Non-lieu pour le gendarme impliqué

Car le gendarme responsable du décès du jeune homme n’a jamais été mis en examen. Un premier procès a conclu en janvier 2018 à un non-lieu, confirmé en janvier 2020 par la chambre d’instruction de la cour d’appel de Toulouse. La famille de Rémi Fraisse, qui s’est pourvue en cassation, reproche notamment à la chambre d’instruction de ne pas avoir "pris en considération" un certain nombre d’éléments pour trancher en faveur du non-lieu. A l’audience du 16 février dernier, l’avocat de la famille Fraisse Me Patrice Spinosi avait ainsi déclaré que "Rémi Fraisse est en réalité mort pour rien", avant d’évoquer un "immense gâchis".

La Cour européenne des droits de l’Homme en dernier recours

La famille de Rémi Fraisse attend désormais que cette nouvelle décision de justice aboutisse à un procès. Interrogé par 20 Minutes, le père du jeune homme Jean-Pierre Fraisse expliquait pourtant ne pas se faire d’illusion sur la décision de justice qui était attendue aujourd'hui. "C’est ça, la France, quand on a affaire à la police et surtout la gendarmerie. Ce sont des militaires, et il ne faut pas toucher aux militaires", constate-t-il, avant de déclarer qu’il a "zéro confiance" en la justice française. "Bien sûr que toute la hiérarchie est impliquée, on ne s’est jamais fait d’illusions. Malheureusement, dans ces affaires, c’est le dernier sbire qui prend, c’est-à-dire celui qui a lancé la grenade. Même s’il avait des ordres, ce qu’on ne peut pas prouver. Ils veulent couvrir la gendarmerie en règle générale", poursuit Jean-Pierre Fraisse, qui a d’ores et déjà indiqué qu’il saisirait en dernier recours la Cour européenne des droits de l’Homme. "Selon nos avocats, le dossier est tellement évident que la France sera condamnée", poursuit le père de Rémi Fraisse, qui explique ne pas en vouloir "spécialement au gendarme" à l’origine du tir, "mais à la hiérarchie".

Réaction à la décision de justice

"C'est évidemment une déception, mais le combat continue. Nous avons déjà prévu de saisir la Cour européenne des droits de l'Homme. Nous ne doutons pas que nous finirons par faire juger que l'action des forces de l'ordre qui a causé la mort de Rémi Fraisse soit déclarée contraire aux libertés individuelles", a réagi auprès de l'AFP Me Patrice Spinosi, l'avocat de la famille du jeune écologiste.

À LIRE AUSSI

Image
Une inscription sur un mémorial en hommage à Rémi Fraisse, le 25 octobre 2015 sur le site du barrage de Sivens à Lisle-sur-Tarn
Mort de Rémi Fraisse : la Cour de cassation confirme le non-lieu en faveur du gendarme
La Cour de cassation a confirmé mardi le non-lieu rendu en faveur du gendarme auteur du tir de grenade ayant tué le militant écologiste Rémi Fraisse à Sivens (Tarn) en...
23 mars 2021 - 15:09
Image
Police Marseille
Télévision : au cœur de la première police municipale de France
Durant plus de trois mois, une équipe de télévision a été autorisée à suivre les policiers municipaux de Marseille. Forte de ses 500 éléments, c’est en effet la premiè...
23 mars 2021 - 15:09
Culture

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
bayrou
François Bayrou, baladin un jour, renaissant toujours
PORTRAIT CRACHE - François Bayrou, député, maire de Pau et plusieurs fois ministres, est surtout figure d’une opposition opportuniste. Éternel candidat malheureux à la...
20 avril 2024 - 10:45
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.