Syrie : le chef militaire du Hezbollah libanais, Moustapha Badreddine, tué à Damas
Le Hezbollah libanais, fidèle allié du régime de Bachar al-Assad, vient de perdre l'un de ses combattants les plu expérimentés. Le chef militaire de l'organisation, Moustapha Badreddine, a été tué à Damas.
Dans un communiqué publié ce vendredi 13, le Hezbollah, qui combat aux côtés des loyalistes dans la guerre civile syrienne, affirme, sur la base d’informations préliminaires, que Badreddine a trouvé la mort dans une explosion visant une des bases de la milice chiite libanaise, près de l’aéroport de la capitale syrienne. Le Parti de Dieu dit enquêter sur l’origine de l’attaque, qui pourrait être une frappe aérienne ou un tir d’artillerie, mais ne mentionne pas quand celle-ci s’est déroulée. Le Hezbollah a affirmé que le chef militaire avait "dit il y a quelques mois, +je ne reviendrai pas de Syrie, sauf en martyr ou en portant le drapeau de la victoire+. Et il est revenu aujourd'hui en martyr".
Moustapha Badreddine pourrait avoir trouvé la mort au cours d'une frappe israélienne, toutefois, le mouvement chiite, qui a livré une guerre à Israël en 2006, n'a pas mis en cause l'Etat hébreux dans ses premiers communiqués sur la mort de son chef militaire.
Considéré comme une légende vivante par la mouvance du Hezbollah, son nom avait été cité par le procureur du Tribunal spécial pour le Liban comme le principal accusé dans le meurtre, en 2005, de l’ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri. Un madat d'arrêt avait été délivré contre lui ainsi que contre quatre autre membres de l'organisation chiite mais le Hezbollah, qui réfute être à l'origine de l'attentat qui a tué Hariri, a toujours refusé de livrer ses membres à la justice.
Badreddinne était également soupçonné d'avoir pris part aux attentats de Beyrouth en 1983 contre une base militaire américaine (241 morts) et contre le "Drakkar", un immeuble de la ville qui servait de casernement aux parachutistes français (58 morts).
L'armée syrienne peut compter sur les troupes du parti chiite libanais dans sa guerre contre les rebelles et les groupes djihadistes. Ces vétérans, entre 5.000 et 7.000 forgés au feu des conflits intra-libanais et contre Tsahal, forment des troupes de choc, rompues à la guérilla qui apportent un soutien non-négligeable à l'armée du régime de Bachar al-Assad. On estime que le Hezbollah a perdu près de 1.300 combattants au court de ce conflit.
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