Terrorisme : "L'année va être épouvantable " affirme le juge Marc Trévidic
Après l'assassinat du père Hamel dans l'église de Saint-Etienne-du-Rouvray, après plus d'une année ponctuée par les attentats de l'organisation djihadiste Etat Islamique en France, l'ancien juge antiterroriste Marc Trévidic prédit une année 2017 "épouvantable" dans une interview accordée jeudi 4 à la RTBF.
Il est l'une des voix les plus écoutées en matière de terrorisme, après avoir passé dix ans à l'antiterrorisme avant de devenir vice-président au tribunal de grande instance de Lille.
L'ancien juge n'a pas cherché à cacher son pessimisme dans cette interview à la télévision belge: "L'année va être épouvantable avant les élections présidentielles. La tentation pour l'organisation terroriste Etats islamique va être très grande de s'en prendre à la France. On est dans une guerre en temps de paix. C'est le principe de l'attentat terroriste. Mon espérance à moyen terme, c'est l'essoufflement suite au degré d'horreur. Mais cela peut durer dix ans. Ce n'est pas exclu".
Marc Trévidic est également revenu sur le cas d'Adel Kermiche, l'un des deux terroristes de l'attaque de Saint-Etienne-du-Rouvray. Le magistrat connait bien l'affaire car il avait placé le meurtrier en examen en 2015. "La première fois que je l'ai vu, il avait voulu partir en Syrie. Il venait tout juste d'être majeur pendant la garde à vue. Il était en contact avec beaucoup de jeunes filles plus jeunes pour qu'elles partent avec lui en Syrie. Elles n'avaient que 14,15,16 ans maximum. Donc, il était dans l'immaturité la plus totale" raconte-t-il.
Il explique ensuite qu'il avait perçu que le jeune homme était décidé. "J'avais face à moi quelqu'un qui voulait à tout prix partir faire le djihad au sein de l'Etat Islamique. Il avait dans ses yeux la petite lueur qui fait qu'on détecte qu'il ne reviendra pas en arrière".
Contraint de quitter ses fonctions au sein du Pôle antiterroriste de Paris en 2015, comme la loi l'oblige, il apprend la libération d'Adel Kermiche sous bracelet électronique en mars 2016, ce qu'il déplore.
Ses sombres prédictions s'étaient déjà avérées en novembre 2015, après les attaques simultanées dans plusieurs lieux de la capitale.
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