Terrorisme : Toulouse n'est pas préparée aux attentats multi-sites
Hôpitaux rapidement saturés, arrivée tardive des forces spéciales, personnel qui n'est pas formé pour prendre en charge des blessures de guerre... la ville de Toulouse n'est pas prête face à la menace terroriste. Le rapport des autorités, qui ont tenu mercredi 9 une réunion "relative à la malveillance terroriste et à la doctrine de secours sécurité en cas d’attentats multi-sites", et dévoilé ce vendredi par France Info et France Inter, est même alarmant.
La liste des "difficultés" identifiées lors de cette réunion est ainsi inquiétante. "Les services primo-intervenants (unités de police ou de BAC et de gendarmerie, NDLR) sont fortement exposés", "les capacités hospitalières départementales sont insuffisantes pour prendre en charge de nombreux blessés par balles", "les établissements de santé pourraient être la cible d'attaque terroriste", "les services spécialisés d'intervention (GIGN ou RAID, NDLR) n'interviendraient pas immédiatement à Toulouse" en raison des délais d'acheminement... En résumé: la Ville rose, déjà frappée par Mohamed Merah en 2012, n'est pas prête face à la menace d'attentats terroristes "multi-sites", comme ceux perpétrés à Paris le 13 novembre.
Dans le détail, la réunion a mis en exergue que, au-delà d'une dizaine de blessés par balles, les hôpitaux de Haute-Garonne seraient saturés, notamment les services de chirurgie et de pédiatrie (il n'en existe qu'un). D'autant que les médecins de la région ne sont pas formés pour soigner des blessures de guerre.
Les délais d'acheminement des personnels de santé et de sécurité seraient a minima de deux heures. Un laps de temps notamment vrai pour ce qui concerne le RAID et le GIGN, qui ne disposent pas d'unité sur place, et qui laisserait donc les unités "primo intervenantes" seules en première ligne pour gérer une situation à laquelle elles ne sont pas aussi bien préparées, ni équipées, que les forces spéciales. D'autant que les médecins et pompiers ont annoncé qu'ils ne souhaitent pas attendre qu'un lieu soit sécurisé pour intervenir et tenter de sauver des vies.
La nouvelle doctrine établie par cette réunion précise enfin que les forces de l'ordre doivent tirer pour sauver des vies, isoler les terroristes dans un local si c'est possible et ne pas négocier avec eux, ou le moins possible.
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