Terrorisme : trois des suspects interpellés dans l'Hérault présentés à la justice

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 14 février 2017 - 15:41
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L'appartement où logeait Thomas, arrêté le 10 février près de Montpellier, à Clapiers, alors qu'il projetait de se faire exploser dans un attentat à Paris.
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Les suspects ont été arrêtés vendredi 10 non loin de Montpellier.
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Deux hommes et une adolescentes arrêtés vendredi dans l'Hérault ont été présentés à la justice ce mardi. Ils sont soupçonnés d'avoir voulu perpétrer un attentat en France.

Des explosifs ont été retrouvés, mais la cible reste floue pour les enquêteurs: deux hommes et une adolescente, soupçonnés d'avoir voulu perpétrer un attentat "imminent" en France, ont été présentés mardi 14 à la justice antiterroriste en vue d'une mise en examen.

Interpellés vendredi dans l'Hérault, les trois suspects, une jeune fille de 16 ans convertie prénommée Sarah, son compagnon de 20 ans et un homme de 33 ans ont été transférés au palais de justice à Paris après quatre jours de garde à vue, a-t-on appris de source judiciaire.

Une information judiciaire a été ouverte pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste criminelle" et "fabrication et détention d'explosifs en bande organisée". Le parquet de Paris a requis leur placement en détention provisoire.

Dans l'appartement de Clapiers, près de Montpellier, où a été arrêté le jeune homme de 20 ans, prénommé Thomas et originaire des Ardennes, les enquêteurs ont découvert 71 grammes de TATP, un explosif artisanal puissant mais très instable, et le matériel pour en fabriquer.

Les suspects avaient été identifiés depuis plusieurs semaines en raison de leur activisme sur les réseaux sociaux, notamment sur la messagerie cryptée Telegram, prisée des jihadistes.

Le 9 février, l'enquête s'est accélérée quand Thomas et sa compagne Sarah sont repérés en train de se procurer de l'acétone et de l'eau oxygénée, entrant dans la composition du TATP. La veille déjà, une vidéo avait été diffusée sur les réseaux sociaux la veille, dans laquelle l'adolescente prêtait allégeance au groupe Etat islamique (EI).

"Il y avait bien un acte terroriste imminent qui se préparait" et "sur lequel nous essayons de faire toute la lumière", a souligné lundi le ministre de l'Intérieur Bruno Le Roux.

L'exploitation du matériel informatique et téléphonique saisi lors des perquisitions suggèrent des cibles potentielles, dont la Tour Eiffel. Toutefois, "aucun élément ne montre à ce stade une préparation sur une cible clairement définie", d'après une source proche de l'enquête.

Thomas avait été assigné à résidence chez son père dans les Ardennes de décembre 2015 à décembre 2016, en raison d'une tentative de départ avortée vers la zone irako-syrienne.

"Il nous avait raconté qu'il s'était fait arrêter à l'aéroport (d'Orly, NDLR), qu'il était fiché S", a raconté à l'AFP Rodrigue, qui faisait partie de son cercle d'amis avant sa radicalisation. "J'ai cru que c'était une passade, que l'arrestation ça l'avait calmé. Mais après, il a commencé à être dans son coin, à ne plus voir personne".

Thomas avait fait la connaissance de Sarah sur les réseaux sociaux où les deux jeunes gens avaient exprimé leur intention de se marier religieusement.

Les enquêteurs soupçonnent le jeune homme d'avoir voulu commettre une action kamikaze en France tandis que sa compagne devait gagner la zone irako-syrienne juste avant l'attentat.

"Aucun élément à ce stade de l'enquête ne montre que leur projet a été téléguidé depuis la Syrie", selon la source proche de l'enquête.

Pour Thomas de la Morlais, avocat de la mère de l'adolescente, "Sarah, qui était scolarisée et voulait poursuivre des études de couture, a été manipulée par son compagnon et par d'autres".

"Après avoir entretenu de nombreux échanges sur internet, Thomas est venu à Montpellier pour habiter chez la jeune fille, mais la mère de cette dernière a refusé de l'héberger. Il a alors logé dans la cave de l'immeuble" puis à Clapiers, a relaté à l'AFP l'avocat.

Sarah, "qui cherchait un tuteur pour son projet de mariage", est entrée en contact, via internet, avec le troisième suspect, Malik, un père de deux enfants en instance de divorce, d'après la source proche de l'enquête. Ce dernier, condamné à six reprises notamment pour trafic de stupéfiants et vol avec violences, a rencontré le couple à plusieurs reprises et est soupçonné de lui avoir apporté "un soutien" dans son projet, a expliqué cette source, sans plus de précisions.

Malik avait été repéré par les services antiterroristes pour sa radicalisation sur les réseaux sociaux où il a posté depuis 2015 plusieurs messages faisant l'apologie du terrorisme.

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