Tours : en quelques jours, deux femmes de 90 ans meurent dans la salle d'attente des urgences

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 19 mai 2018 - 14:06
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Un service d'urgences dans un hôpital de Bastia, le 21 novembre 2017
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© PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP/Archives
En quinze jours, deux femmes de 90 ans sont mortes dans la salle d'attente des urgences du CHRU de Tours.
© PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP/Archives
En l'espace de 15 jours, deux femmes âgées de 90 ans sont décédées dans la salle d'attente des urgences de Tours. Le personnel des urgence, choqué, dénonce les conditions d'accueil des patients et une saturation quotidienne des urgences.

Deux femmes âgées de 90 ans ont trouvé la mort à quelques jours d'intervalle dans la salle d'attente des urgences de Tours. Toutes deux étaient atteintes de pathologies graves mais n'avaient pas été prises en charge à temps à cause d'un service "bondé".

Le premier décès est survenu dans la nuit du 11 et 12 avril. la patiente était alors restée plus de six heures dans la salle d'attente sans qu'aucun soignant ne la prenne en charge.

La seconde victime a perdu la vie le 3 mai dernier, après être restée près de quatre heure dans cette salle sans recevoir de soin.

A voir aussi: Samu - ouverture d'une enquête à Cahors après la mort d'un septuagénaire

En cause: "des cas plus graves à gérer", a expliqué le professeur Pierre-François Dequin, responsable du pôle urgences du CHRU Trousseau, à France Bleu Tourraine et Franceinfo. "C'est un phénomène exceptionnel", a-t-il tout de même tenu à préciser.

Au sein des urgences du CHRU Trousseau, c'est le choc. Les équipes ont pourtant alerté sur les conditions de prise en charge des patients à de nombreuses reprises. "On a alerté à maintes et maintes reprises la direction sur le fait que cette salle d'attente n'était pas la solution. On a dénoncé les condition d'accueil des patients qui se dégradent. C'est la saturation dans les urgences tous les jours", s'est plainte une membre du personnel.

La direction de l'hôpital a assuré que des mesures avaient été prises pour améliorer les conditions d'accueil des patients. Ainsi, 20 lits d'aval et 17 lits de gériatrie vont être mis en place mais… pas avant 2020.

La médiatisation de l'affaire Naomi Musenga, la jeune femme décédée à Strasbourg après avoir été moquée par une opératrice du Samu, a permis la mise à jour de très nombreux dysfonctionnements dans les services hospitaliers français. Mais les personnels soignants, au Samu notamment, sont pris pour cible depuis quelques semaines et son victimes de menaces et d'insultes.

Ils demandent eux-mêmes une augmentation des moyens mis à leur disposition et dénoncent leurs conditions de travail pénibles et sous tension.

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