Trafic d'êtres humains : un coiffeur parisien payait ses employées 1,43 euros de l'heure

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 09 février 2018 - 10:36
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Les employées recevaient 1,43 euro de l'heure, somme qui tardait souvent à être versée.
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Des clandestins, du travail dissimulé, des paies misérables, des conditions d'hygiène désastreuses: le gérant d'un salon de coiffure afro du 10e arrondissement de Paris a été condamné jeudi à un an de prison ferme pour "traite d'êtres humains".

Les conditions de travail étaient aussi désastreuses que la paye était misérable. Le gérant d’un salon de coiffure a été condamné par le tribunal correctionnel de Paris ce 8 janvier pour "traite d’êtres humains". Il a écopé d'un an de prison ferme jeudi 8 et à 1.500 euros de dommages et intérêts à verser à chaque partie civile.

Le procès avait opposé en décembre d’un côté la CGT et 18 employés du salon New York Fashion, et de l’autre le gérant, Mohamed Bamba. Dix-sept des 18 employés étaient en situation irrégulière. Ils étaient payés à la tâche et la journée dépassait souvent les dix heures sans pause, six jours par semaine. Certains recevaient 1,43 euro de l'heure, somme qui tardait souvent à être versée. 

Lire aussi - Hauts-de-Seine: procès d'une femme soupçonnée d'esclavage moderne

L'affaire, dévoilée par Le Parisien, avait débuté en mai 2014 avec une grève des employés qui avait été soutenu par la CGT. L’inspection du travail intervient alors et mène une enquête approfondie qui a aboutit à la condamnation de deux des géants du salon seront condamnés à une première peine (deux ans de prison dont un avec sursis et 31.800 euros d’amende pour l’un et dix mois d’emprisonnement et 10.600 euros d’amende pour l’autre). Le syndicat avait néanmoins choisi de poursuivre le combat et de faire de cette affaire le symbole de conditions de travail inhumaines que rencontrent les coiffeuses salons de type "afro" du quartier Château d’eau de la capitale.

"D'habitude, la condamnation pour +traite d'êtres humains+ est liée à du proxénétisme ou à de l'esclavage domestique. A ma connaissance, c'est la première fois que le tribunal reconnaît dans un contexte de travail collectif au sein d'une entreprise que des salariés ont été soumis à une traite d'êtres humains", a réagi Maxime Cessieux, l'avocat de la CGT et des employés. 

Le prévenu a également été condamné à une interdiction de fréquenter le 10e arrondissement de la capitale pendant trois ans et l’interdiction définitive de gérer un établissement. 

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