Trop de dons de caca, l'étude de l'hôpital parisien suspendue

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La rédaction de France-Soir
Publié le 22 novembre 2018 - 21:50
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Le Conseil d'Etat "juge qu’en l’état de la science médicale, la poursuite des traitements est susceptible de caractériser une obstination déraisonnable"
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© PHILIPPE HUGUEN / AFP/Archives
L'hôpital a croulé sous les propositions de don d’excréments.
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Un groupe de chercheurs d'un hôpital parisien avait récemment lancé un appel aux dons de "caca" pour des recherches sur la transplantation de selles. L'annonce a fait le buzz, provoquant un afflux de donneurs potentiels, au point que l'étude a dû être suspendue.

L'étude a été victime de son succès, et si le sujet peut prêter à sourire, pour les chercheurs et les patients, c'est une catastrophe. Un appel aux dons de selles contre une indemnisation de 50 euros avait fait le buzz depuis mardi 20 sur les réseaux sociaux. La médiatisation a poussé des milliers de personnes à contacter l'hôpital Saint-Antoine de Paris, voir à s'y rendre spontanément pour faire un don, alors que ce type d'étude suggère une présélection avec un questionnaire à remplir et même des prises de sang.

Voir: "Greffe de caca": un hôpital propose 50 euros pour vos selles

"C’est une catastrophe. C’est désastreux. Le standard a sauté. La situation était devenue ingérable. Donc nous arrêtons l’appel aux dons et donc cela suspend l’étude", s'est désolé auprès de 20 Minutes Harry Sokol, gastro-entérologue a l’hôpital Saint-Antoine et coordinateur de l'étude.

L'idée de faire don de ses excréments avait amusé de nombreux internautes, mais le sujet est pourtant sérieux. L'objectif était en effet d'évaluer l'efficacité de la "transplantation de selles dans une maladie inflammatoire de l'intestin, la rectolite hémorragique".

L'intestin humain contient une multitude de bactéries dont la composition reste en partie inconnue et propre à chaque individu. Dans certains cas, elle peut être déséquilibrée. "La transplantation de microbiote fécal consiste en l’introduction des selles d’un donneur sain dans le tube digestif d’un patient receveur (par sonde nasaux-gastrique ou par coloscopie, NDLR) afin de rééquilibrer la flore intestinale altérée de l’hôte. Cette approche thérapeutique suscite un intérêt grandissant et a fait l’objet de plusieurs études montrant des résultats certes encourageants mais qui restent néanmoins limités", expliquait dès 2014 l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Cette pratique pourrait avoir des effets bénéfiques face à plusieurs maladies, dont la rectolite hémorragique actuellement incurable.

"C’est sérieux, il y a des patients, des malades qui sont dans l’attente d’une greffe. J’espère cette étude pourra reprendre", a ajouté Harry Sokol.

Lire aussi:

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