Un ancien agent de la DGSI en garde à vue pour compromission du secret défense
Un ancien agent de la DGSI (Direction de la surveillance du territoire), Benoît Berque, a été arrêté jeudi 14 alors qu'il était à l'aéroport de Clermont-Ferrand, dans le Puy-de-Dôme.
Il a été placé en garde à vue pour compromission du secret défense. En février dernier, il avait fait paraître un livre dans lequel il révélait des informations confidentielles sur son travail en tant qu'agent, carrière qu'il a débuté en 1983.
"J'attends de voir le dossier pour me prononcer. Mais j'imagine que cette interpellation est sans doute liée à la parution de son ouvrage", a d'ailleurs spécifié son avocat Me Jean-François Canis à La Montagne.
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Aujourd'hui, le sexagénaire est consultant en sécurité et analyse de risques à Cotonou, au Bénin. C'est d'ailleurs au retour d'un voyage dans ce pays qu'il a été très discrètement interpellé avec sa femme par… des policiers de la DGSI.
Il est maintenant entendu dans le cadre d'une enquête pour violation du secret défense et son domicile situé dans l'agglomération de Clermont-Ferrand a été perquisitionné.
En février dernier paraissait Je ne pouvais rien dire: un ancien espion raconte, sous un nom d'emprunt: Paul-Louis Voger. L'ancien agent aujourd'hui reconverti dans le privé y détaillait certaines de ses missions durant les 30 années qu'il a passées à la DST (Direction de la surveillance du territoire) et à la DCRI (Direction centrale du renseignement intérieur).
Il expliquait aussi certaines techniques utilisées par les agents pour obtenir des informations et livrait des anecdotes sur certaines de ses missions comme lorsqu'il avait été chargé de surveiller l'islamiste Djamel Beghal entre 2009 et 2010 ou comment il avait réussi à piéger le KGB dans les années 80.
Le fait de "porter à la connaissance du public ou d'une personne non qualifiée un (…) procédé, objet, document, information, réseau informatique, donnée informatisée ou fichier" relevant du secret défense est passible de cinq ans d'emprisonnement et de 75.000 euros d'amende d'après l'article 413-11 du code pénal.
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