Un Français jugé pour avoir sexuellement abusé 66 mineurs à l'étranger
Le procès d'un quinquagénaire français accusé d'avoir abusé de 66 garçons mineurs lors de voyages présentés comme humanitaires ou touristiques au Sri Lanka, en Tunisie et en Egypte s'est ouvert ce lundi 20 aux assises des Yvelines, à Versailles. Du fait du nombre de victimes recensées, il s'agit, selon les associations présentes, du plus important procès de Français pour des crimes sexuels à l'étranger. Faute souvent de preuves et de plaignants, de telles audiences sont rares au regard de l'ampleur du tourisme sexuel. Dans le box des accusés, Thierry Darantière, 53 ans, ancien directeur d'une maison de retraite catholique dans les Yvelines, comparaît détenu. Pull marron sur chemise rayée, les trais marqués, voix tremblante, il a tenu, en préambule, à exprimer "après ces quatre ans d'incarcération" "des regrets qui paraissent futiles" "à ces jeunes que je ne reverrai jamais".
La justice l'accuse notamment de viols et agressions sexuelles, corruption de mineurs, recours à la prostitution de mineurs, enregistrement et diffusion d'images pédopornographiques, entre 2002 et 2011, mais il reconnaît avoir eu recours dès les années 1980 à la prostitution de jeunes mineurs. C'est le FBI, la police fédérale américaine, qui avait, en premier, repéré Thierry Darantière, en interceptant sur internet en 2011 des dizaines d'images le montrant abusant de jeunes garçons. La police française l'avait interpellé en mai 2012.
En cause, 21 séjours au Sri Lanka, après le tsunami de 2004, pour le compte de deux associations, dont une qu'il avait créée, ou des vacances et des séjours touristiques en Tunisie et en Egypte. Dans les disques durs saisis chez lui, les enquêteurs ont recensé des milliers de photographies et des centaines de vidéos le mettant en scène avec des mineurs. Au total, 41 victimes de 6 à 17 ans ont été recensées en Tunisie, 19 au Sri Lanka, et six de 12 à 17 ans en Egypte.
Devant les enquêteurs, l'homme s'était décrit comme un "bisexuel à caractère pédophile", "solitaire", "malade", nécessitant "des soins". Pour autant, il avait contesté avoir jamais forcé un mineur, expliqué les avoir rémunérés en cadeaux ou en argent, et nié toute agression sur des garçons de moins de 13 ans. Trois organisations de défense des droits des enfants se sont constituées partie civile: La Voix de l'enfant, Agir contre la prostitution des enfants (ACPE) et Ecpat France. Le verdict est attendu jeudi 23.
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