Vacances cauchemardesques pour ces jeunes Français menacés par leur hôte Airbnb

Auteur(s)
Maeliss Innocenti
Publié le 23 août 2019 - 17:17
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Airbnb a annoncé l'acquisition du site de réservations hôtelières de dernière minute HotelTonight
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© John MACDOUGALL / AFP/Archives
Loïc et ses amis avaient loué sur Airbnb une villa à Ayia Napa (Chypre) mais sont tombés sur un hôte qui les a arnaqués puis menacés.
© John MACDOUGALL / AFP/Archives

Onze Français, étudiants en pharmacie, ont récemment vécu un cauchemar en vacances à Ayia Napa (Chypre). Ils avaient loué une belle villa sur Airbnb, et sont allés de désillusion en arnaque jusqu'aux menaces de l'hôte, qui a tenté de leur rouler dessus en voiture.

Un groupe d'amis, tous étudiants en pharmacie et âgés de 23 à 24 ans, a vécu l'enfer lors d'un récent voyage à Chypre. Voyage d'une semaine préparé des mois à l'avance.

Ils ont réservé une villa "belle et paradisiaque" à Ayia Napa sur Airbnb, et ont commencé à avoir des problèmes avant même le départ, comme le raconte l'un des vacanciers dans un long fil de messages Twitter.

Quelques semaines avant le départ, les onze amis ont remarqué que les photos de l'annonce avaient changé et que la propriété n'était plus flambant neuve. Après explications avec Damir, l'hôte référent pour cette annonce, ils obtiennent une ristourne après négociations et intervention de Airbnb.

Ils pensaient alors que les soucis étaient derrière eux et qu'ils allaient pouvoir profiter de leur séjour de rêve.

Mais le 13 août, en arrivant à Ayia Napa, ils se rendent compte qu'ils sont victimes d'une véritable arnaque: la villa n'est pas à l'adresse indiquée dans l'annonce et est en plus excentrée du centre. Et quand l'hôte arrive -en retard- pour l'état des lieux d'entrée, il réclame une caution en liquide de 300 euros parce que ce sont des jeunes et qu'il dit craindre des dégâts matériels...

Le groupe refuse évidemment de payer et prend contact avec un conseiller Airbnb (service clients anglais, qui répond généralement plus vite).

Lire aussi: Un groupe d'amis loue pour 6.240 euros sur Booking une villa qui n'existe pas

Les jeunes vacanciers parviennent enfin à avoir les clés mais l'histoire ne s'arrête pas là. En rentrant dans la maison, ils remarquent qu'il n'y a pas d'électricité…

Rebelote. Loïc, l'étudiant qui a rédigé les tweets, est obligé de se battre au téléphone pour avoir un nouveau conseiller Airbnb et obtenir de l'hôte qu'il remette l'électricité. Ce qui est finalement fait. Mais le lendemain, après avoir fait 600 euros de courses, l'électricité a à nouveau disparu. Les locataires ne se sentent pas en sécurité et veulent alors être relogés. Ils demandent de l'aide à la plateforme.

"Le conseiller m'a clairement fait comprendre qu'on devait se débrouiller pour trouver une nouvelle villa. Entre temps des parents d'amis avaient appelé le siège d'Airbnb en France et on nous a envoyé des liens de maisons. Mais on a trouvé à se loger à l'hôtel. On a avancé 2.800 euros supplémentaires pour cinq nuits d'hôtel", a expliqué Loïc S. au téléphone à France-Soir.

Pour quitter la villa initialement louée, le groupe d'étudiants a dû passer par la phase check-out (état des lieux de sortie) avec le fameux Damir. Et là, ce qui était une grosse arnaque jusque-là s'est transformé en altercation et en quasi-tentative de meurtres.

Car pendant que Loïc et ses amis attendaient les taxis pour aller à l'hôtel, l'hôte a tenté de les écraser en voiture (comme l'attestent les vidéos postées sur Twitter). Une jeune fille a failli passer sous les roues: "Elle va bien. Un de mes amis l'a tirée. Sinon oui concrètement elle y passait", nous a confié Loïc, encore sous le choc, trois jours après la fin de ce séjour cauchemardesque (ils sont rentrés en France le 20 août).

Ils ont voulu porter plainte mais la police locale, qui a assuré rechercher ce Damir, leur a expliqué qu'il faudrait faire des allers-retours entre la France et Chypre pendant l'enquête. Ce qui a découragé les étudiants.

Loïc déplore surtout la prise en charge de Airbnb, difficilement joignable. Il aurait voulu être relogé plus vite, dès que le sentiment d'insécurité et de peur s'est fait ressentir. A noter qu'en plus de 2.800 euros d'hôtel, le groupe d'amis a dû ajouter 900 euros pour manger à l'extérieur et les frais de transports.

"Je n'y retournerai plus jamais. Et je n'utiliserai plus jamais Airbnb. Pour l'épisode de la voiture ils n'y sont pour rien. Mais devoir passer par des dizaines d'intermédiaires alors qu'on est danger, c'est pas possible", a souligné Loïc.

Contactée par France-Soir, la plateforme Airbnb a assuré apporter son soutien aux voyageurs et dit avoir d'ailleurs procédé immédiatement au remboursement de la réservation initiale: "La sécurité de notre communauté est notre priorité. Nous avons été profondément choqués d'apprendre cet incident. Nous mettons tout en œuvre pour apporter notre soutien aux voyageurs et avons supprimé cet hôte de notre plateforme. Nous continuons bien évidemment notre enquête et nous tenons à la disposition des forces de l’ordre dans leur travail. Plus d’un demi-milliard de voyageurs, dont deux millions chaque nuit, ont voyagé avec Airbnb jusqu’à aujourd’hui, et les incidents sont extrêmement rares".

A noter que l'hôte en question n'était visiblement pas le vrai propriétaire de la maison mais un intermédiaire. Un propriétaire que Loïc a pu avoir au téléphone. Et ce dernier a voulu lui faire payer des frais supplémentaires pour des dégâts imaginaires, menaçant même de lui envoyer la police le jour du départ à l'aéroport. Alors le jeune homme et ses amis ont soufflé quand l'avion a décollé, et qu'ils ont enfin pu mettre tout ça derrière eux.

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