Vincent Crase auteur d'un livre où résonnent les symboles nazis

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La rédaction de France-Soir
Publié le 19 septembre 2018 - 12:38
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Vincent Crase et Alexandre Benalla le 1er mai 2018
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Vincent Crase a reconnu être l'auteur d'un livre dans lequel la symbolique nazie est à plusieurs reprises évoquée.
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Vincent Crase, mis en cause comme Alexandre Benalla pour les violences commises le 1er mai, est l'auteur d'un obscure recueil de poésie. Celui-ci évoque plusieurs symboles ou éléments mythologiques constitutifs de la pensée nazie, ainsi que des références à la Seconde Guerre mondiale dans des termes ambigus.

Après Alexandre Benalla, qui a donné son nom à l'affaire, son comparse du 1er mai Vincent Crase est également entendu ce mercredi 19 par la commission d'enquête du Sénat. Un individu qui aurait un penchant pour la symbolique que l'on retrouve dans le nazisme.

En cause, un obscure recueil de poésie dont il a reconnu, auprès de Libération, être l'auteur. Etant donné la forme des écrits, difficile d'y voir formellement une apologie du troisième Reich, mais plusieurs éléments sont troublants.

En plus de textes évoquant les grands thèmes poétiques (l'amour, la mort, les souvenirs), on y retrouve plusieurs évocations guerrières, faisant notamment référence à la mythologie nordique: "runes", "ancien dieux", "blonds et féroces barbares du Nord" ou " fougueux marteau de Thor".

Mais outre cet intérêt assez innocent, on trouve également, non-pas des allusions claires au nazisme, mais à des symboles ou idées s'en rapprochant. Un poème évoque ainsi "Les enfants de Thulé". La Thulé étant une île du nord dans la mythologie grecque. Mais elle a aussi donné son nom à une société secrète allemande s'intéressant au pangermanisme et dont le mysticisme a inspiré l'idéologie nazie. Le texte mentionne également les Hyperboréens, peuple mythique du nord.

Voir: Vincent Crase, dans l'ombre d'Alexandre Benalla

Vincent Crase semble donc avoir un certain penchant pour les éléments qui ont forgé le mythe du peuple "supérieur" aryen. Mais ses vers font également référence de manière plus concrète à la Seconde Guerre mondiale et à l'armée allemande.

Il parle ainsi des "Enfants soldats à la croix de fer (décoration militaire allemande très prisée par le IIIe Reich, NDLR) / Cueillis si jeunes par la guerre". D'autres vers ambigus laissent penser à une certaine complaisance envers le camp allemand durant la Seconde Guerre mondiale. Il parle des années de la déroute nazie en 1944 et 1945 comme "des temps de démence et de défaite" ou écrit que "De tous côtés les crimes étaient abominables / Mais ce sont les vaincus qu’on a condamnés".

Enfin, Libération relève le vers: "Nous aiguisons nos longs couteaux sur le bord des trottoirs", attribué aux SA, la première milice nazie, et qui ferait référence à la Nuit des longs couteaux.

" Je ne sais absolument pas de quoi vous parlez. (...) Les auteurs écrivent ce qu’ils veulent. Tout est fictif. Je ne cherchais ici que la rime et l’esthétique", a répondu Vincent Crase au quotidien.

Lire aussi:

Affaire Benalla: la version de l'Elysée sur Vincent Crase contestée

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