Zoo d’Amnéville : parc animalier ou cirque de l’horreur ?

Auteur(s)
France-Soir
Publié le 11 décembre 2019 - 09:51
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Ours blanc au zoo d'Amnéville
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JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP
Une dépouille d'un ours blanc tronçonnée ? Réalité ou dénonciation calomnieuse ?
JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP

Le zoo d’Amnéville est accusé par de nombreux ex-salariés de pratiques douteuses tant en ce qui concerne la gestion du personnel que pour ce qui est  du respect des règles d’hygiène. Si le bien-être des animaux n’est pas menacé selon les plaignants, leur fin de vie, en revanche, pose questions.

Lorsque le zoo d’Amnéville ouvre ses portes en 1986, son fondateur, Michel Louis, en prend naturellement la tête s’entourant d’une équipe aussi passionnée que professionnelle. Personne ne se doute alors, que plus de 30 ans plus tard, le parc animalier mosellan figurera parmi les 10 plus grands zoos de France. Mais avec plus de 2.000 animaux et près de 360 espèces, le zoo d’Amnéville fait encore parler de lui aujourd’hui mais plus pour de bonnes raisons.

Alertés par d’innombrables attaques contre la direction du parc, les journalistes de France Bleu Lorraine ont mené l’enquête. Il n’a pas été difficile de retrouver les détracteurs, puisqu’à ce jour 120 procédures contre le zoo d’Amnéville sont en cours aux Prud’hommes de Moselle (On retrouverait même parmi ces 120 plaignants un dossier au nom de ….Michel Louis).

 

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Un parc zoologique qui appartient (en théorie) à ses salariés

Organisé en SCOP, une forme de société coopérative, le zoo d’Amnéville appartient donc bien à ses salariés, même s’ils sont nombreux à dénoncer une gestion « autoritaire et brutale » du dirigeant fondateur. Les dérives auraient commencé en 2011, date à laquelle disparaissait Mr  Jean-Marc Vichard. Employé par le zoo depuis la première heure, il était devenu directeur adjoint, et restait le précieux conseiller du directeur.

Depuis, la gestion du parce animalier n’aurait fait que se détériorer et ce sur tous les aspects du quotidien. Les salariés évoquent, avec des copies d’écran devant justifier leurs propos, une liste noire tenue en secret par la direction. Il suffit qu’un salarié commette une erreur ou émette un avis critique pour qu’il soit blacklisté. Même les visiteurs seraient catégorisés, notamment pour identifier les défenseurs des animaux, les anti-cirques, les anti-zoos, … Une accusation de fichage, rejetée en bloc par la direction.

Preuves de malversations

Les licenciements se multiplient, parfois en quelques minutes selon les principaux concernés. Ces derniers dénoncent une gestion financière opaque. A en croire certains, tous les chiffres seraient faux, du nombre de visiteurs au CA réalisé chaque année. Des salaires versés en espèces, des recettes déclarées ne correspondant au montant réellement encaissé … Chaque salarié a une anecdote à raconter et tous soulignent, qu’ils ont des preuves de ces malversations. La dénégation de la direction du parc est catégorique.

Le même laxisme, si on peut parler de laxisme en la matière, se retrouverait dans la gestion quotidienne du parc. On dénonce des erreurs de l’équipe vétérinaire, certaines ayant entrainé la mort d’un animal, l’évacuation des eaux usées dans une forêt publique sans aucune autorisation, un bassin des otaries, qui fuit depuis de nombreuses années et qui n’aurait jamais été réparé, … Là encore, les accusations se multiplient, et la direction du parc ne comprend pas cet acharnement, qui « ne correspond en rien à la réalité »

Tronçonner la dépouille d’Olaf, l'ours blanc

Mr Michel Louis préfère mettre en avant le bien-être de ses pensionnaires, sans oublier de souligner TigerWorld, une des fiertés du parc mosellan. Considéré par certains comme étant plus un spectacle de cirque, TigerWorld a même amené l’association mondiale des zoos et aquarium, l’EAZA, à retirer le label d’excellence au zoo d’Amnéville en 2015, un retrait qui s’accompagne de la disparition de subventions, alors que le parc animalier s’enfonçait, en même temps, dans une crise financière sans précédent.

Bien que le zoo s’en défende fermement, l’accusation la plus choquante aux yeux des visiteurs concerne ces animaux, qui seraient découpés avant d’être enterrés, tout cela pour éviter les frais d’équarrissage. Plusieurs témoignages relatent ainsi comment les employés du zoo ont du tronçonner la dépouille d’Olaf un ours blanc de 31 ans, avant de l’enterrer. Et cet ours blanc, véritable emblème du zoo, ne serait pas le seul à reposer dans le sol des forêts avoisinantes.

Criblé de dettes, le parc zoologique a déjà annoncé qu’il dénonçait toutes ses attaques et se défendrait le moment venu. Même s’il faudra attendre le 3 février 2020, pour les Prud’hommes statuent sur ce dossier, l’Agence régionale de Santé et les autorités préfectorales se sont emparées de ce dossier, ce qui devrait permettre de démêler le vrai du faux.

 

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