Pfizergate, quand la transparence ébranle von der Leyen et la Commission européenne


La Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE) a rendu ce mercredi 14 mai 2025 une décision majeure dans l’affaire "Pfizergate", qui secoue la Commission européenne et sa présidente, Ursula von der Leyen.
Le Tribunal Général a annulé la décision de la Commission de refuser au New York Times l’accès aux SMS échangés entre von der Leyen et Albert Bourla, PDG de Pfizer, lors des négociations du contrat de 35 milliards d’euros pour 1,8 milliard de doses de vaccins anti-COVID en 2021.
Une véritable atteinte aux règles de transparence. La CJUE estime que la Commission n’a pas justifié de manière convaincante pourquoi ces messages n’auraient pas contenu d’informations importantes ou pourquoi ils n’ont pas été conservés. Ce verdict oblige la Commission à réexaminer la demande d’accès du journal américain, bien que l’accès direct aux messages nécessite une procédure pénale. Cette décision est un revers pour von der Leyen, elle qui avait pourtant promis de défendre la transparence dans son second mandat, entamé en décembre 2024.
Des procédures judiciaires en cours
En parallèle, une plainte pénale a été déposée en Belgique par près de 1 000 plaignants, soutenus par des États comme la Hongrie et la Pologne, accusant von der Leyen de destruction de documents publics et de corruption. La Cour de Liège a jugé les plaignants irrecevables considérant qu’ils n’auraient pas d’intérêt à agir pour la préservation de la transparence, mais un appel est en cours devant la Cour de cassation belge. Une autre plainte vise Laura Codruța Kövesi, cheffe du Parquet européen (EPPO), critiquée pour son manque de transparence dans l’enquête sur les vaccins, ouverte en 2022.
L’affaire ravive les critiques sur la gestion de von der Leyen, déjà épinglée par le passé pour des pratiques similaires lorsqu’elle était ministre de la Défense en Allemagne. Sans même parler de l'innocuité du vaccin, le contrat avec Pfizer a conduit à un gâchis de 4 milliards d’euros en vaccins inutilisés. Soupçons de favoritisme, manque de clarté entourant les échanges entre von der Leyen et Bourla, doutes sur le prix élevé des doses et la nécessité d’un achat aussi colossal de 1,8 milliard de doses en pleine crise sanitaire... nombreuses sont les interrogations sur la transparence des négociations menées à l’époque. Le député Rob Roos a dénoncé lui une inégalité de traitement : pourquoi un journal étranger obtient-il gain de cause, alors que les citoyens et États européens sont écartés ?
Un enjeu pour l’UE
Ce scandale met en lumière des failles de transparence sévères au sein des institutions européennes. Alors que von der Leyen fait face à des critiques sur sa centralisation du pouvoir, cette décision pourrait marquer un tournant pour la gouvernance de l’UE. Reste à savoir si les procédures judiciaires en cours permettront de faire toute la lumière sur cette affaire.
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