Acné : les spécialistes réclament plus de vigilance sur les traitements

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 21 octobre 2015 - 13:29
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Des boutons d'acné.
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©Mujo KOrach/Sipa
L’acné touche entre 75% et 90% des enfants et adolescents de 12 à 18  ans.
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Les traitements contre l'acné, qui touche trois adolescents sur quatre, peuvent parfois avoir de lourds effets secondaires. Pour les spécialistes, ces médicaments doivent être particulièrement encadrés et faire l'objet d'une grande vigilance.

Les traitements contre l'acné peuvent avoir de lourds effets secondaires. Parmi eux: trouble de l'humeur, dépression, difficultés relationnelles ou encore suicide. Face à ce constat inquiétant, la Société française de dermatologie (SFD) vient d’élaborer de nouvelles recommandations, labellisées par la Haute Autorité de Santé (HAS). Le seul mot d'ordre: la vigilance. Suspectée d’être liée à un risque suicidaire, l’antiacnéique "isotrétinoïne" est désormais réservé aux formes très sévères d'acné avec risque cicatriciel majeur, et en deuxième intention. Initialement commercialisée sous le nom de "Roaccutane" par le laboratoire Roche, cette molécule, disponible sous la forme de quatre génériques (Curacné, Procuta, Contracné et Isotrétinoïne Teva.), est dorénavant proscrite chez les femmes enceintes sujettes à acné.

Selon la HAS qui s'est exprimée à ce sujet, peu de personnes présentent de tels symptômes mais les patients doivent tout de même être suivis de près. "L’augmentation du risque de troubles dépressifs n’a pas été observée dans les études sur un grand nombre de patients mais a été exceptionnellement suspectée dans des cas individuels", a-t-elle déclaré avant d'ajouter: "pour cette raison le patient doit communiquer à son médecin (avant le début d’un traitement) tous ses éventuels antécédents personnels et familiaux de troubles psychologiques et psychiatriques et avoir un suivi rapproché notamment au début du traitement".

En 2007, un cas de suicide lié à la Roaccutane avait d'ailleurs fait beaucoup parler de lui: celui d'un jeune garçon de 17 ans, Alexandre Voidey. Alors qu'il venait d'être admis en  Terminale S, le jeune homme avait laissé une lettre à ses parents avant de se pendre. "Maman, je ne sais pas ce que j'ai depuis trois semaines, mais là, j'en ai marre. J'en peux plus, j'ai toujours mal quelque part, les articulations, le dos, les ongles incarnés, le pied, ma peau qui me gratte tout le temps. C'est des petites choses accumulées, mais c'est dur". De là, son père avait décidé de poursuivre trois laboratoires commercialisant ce type de médicament.

Outre ces recommandations, la SFD met en garde les médecins contre la prescription quasiment systématique des pilules contraceptives. Ces dernières, qui peuvent avoir un effet positif sur l'acné, ne peuvent désormais plus être prescrites à des femmes n'ayant pas besoin de contraception. En parallèle, les antiacnéiques Diane 35 et ses génériques ayant également des propriétés contraceptives, ne peuvent désormais être envisagés "qu’en dernière intention si l’acné persiste malgré un traitement dermatologique bien conduit", a rappelé la HAS. Pour rappel, l’acné touche entre 75% et 90% des enfants et adolescents de 12 à 18  ans, mais aussi 3% des hommes et 5% des femmes entre 40 et 49 ans.

 

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