Covid 19 : la filière allemande


Les États-Unis ont bien sûr joué un rôle central avec l’OMS dans la gestion de la crise du Covid : Leurs autorités ont donné le la, qu’il s’agisse du gouvernement (administration Trump, puis Biden) ou des agences spécialisées dans la santé : NIAID (Fauci), FDA, CDC. Leur validation des vaccins ‘Pfizer’ et Moderna a notamment été essentielle, car elle a ouvert la voie en Europe et dans le reste du monde.
Mais un autre pays a joué un rôle clef, dans une certaine discrétion : l’Allemagne. Qu’on en juge :
Dès la transmission le 10 janvier par la Chine du génome du virus Sars-Cov2, l’équipe de Drosten (hôpital de La Charité, Berlin) confectionne à partir d’un travail préalable un test Covid19, validé le 13 janvier par l’OMS, sans examen d’alternatives : il est devenu le test de référence en Europe et dans le monde. Drosten est un chercheur de pointe sur les coronavirus ; un de ses travaux de 2017 est cité par Baric, l’un des deux plus probables créateurs du Sars-Cov2 selon le livre « Covid19 : Mystery Solved », dans un papier de 2019 : Dans ce travail, Drosten présente l’insertion d’un site de clivage de la furine dans un virus type MERS injecté à des souris ‘humanisées’, et ce site semble se retrouver dans le virus Sars-Cov2. En tout cas, l’Allemagne a gagné la course du test. Ce test, fourni sans mode d’emploi pour les labos d’analyse en termes de plafonnement du nombre de ‘cycles’, sera source d’innombrables « cas positifs » sans symptôme : il alimentera la peur et l’acceptation des mesures sociales et de la vaccination.
Le ‘vaccin Pfizer’ est en fait un produit BioNTech, jeune entreprise biotech allemande chérie – de même que sa compétitrice CureVac, infructueuse sur le Covid - des autorités nationales dans le cadre de leur programme ‘Go Bio’ lancé en 2008. BioNTech et Pfizer avaient conclu en 2018 un accord de coopération sur un vaccin ARNm pour la grippe. Dans le cadre de la recherche effrénée d’un vaccin par les pays occidentaux, et du fort intérêt des autorités américaines pour la technologie ARNm, un accord a été trouvé dès le 17 mars 2020 par BioNTech et Pfizer : Pfizer a adopté le projet BioNTech, que cette dernière devait finaliser. Pfizer s’est chargé des démarches avec les autorités américaines et de la commercialisation hors Allemagne, Autriche et Turquie (pays d’origine des deux créateurs de BioNTech), et d’une production aux USA et en Belgique. BioNTech s’est chargé de la production en Allemagne (usine ad hoc à Marburg). BioNTech a également mobilisé ses relations avec l’Institut Paul Ehrlich (autorité allemande de validation des vaccins) pour monter le programme de tests. A cette occasion, l’Institut aurait-il joué plus le rôle d’un conseil que celui d’une autorité de contrôle ?
À la différence des autres candidats producteurs de vaccins Covid, BioNTech et Pfizer n’ont pas demandé à bénéficier des financements du gouvernement étatsunien. C’est que l’Allemagne (€ 375 millions versés en septembre 2020) et l’UE (prêt de € 100 millions de la banque européenne d’investissement ont largement pourvu BioNTech. L’Allemagne a d’ailleurs aussi été le 1er financeur de l’OMS en 2020-21 ($ 1,25 milliard contre $ 360 millions en 2018-19, l’augmentation étant largement dédiée au Covid 19.
Avec Ursula von der Leyen aux commandes de la Commission européenne, à laquelle les États Membres ont délégué la négociation commerciale des achats de ‘vaccins’, BioNTech et Pfizer étaient en terrain favorable : BioNTech en tant que société allemande n’a pu que bénéficier d’une certaine cote d’amour ; Pfizer a pu tirer parti de relations existantes avec une biotech étatsunienne, Orgenesis, dont Heiko, l’époux de la présidente, est directeur médical depuis 2020, et directeur général de la filiale allemande. À tout le moins, chacun a pu constater via vidéos et photos que des relations personnelles ‘amicales’ s’étaient nouées entre la Présidente et le patron de Pfizer, Bourla, sans équivalent pour les autres fournisseurs. In fine, la relation commerciale s’est déroulée en grande partie par SMS entre eux.
Ce contexte explique comment l’agence européenne du médicament (AEM) a pu - peu après la validation américaine – donner son feu vert au produit BioNTech malgré l’ampleur des critiques et incertitudes relevées par l’AEM, qui ont alors ‘fuité’ dans la presse : l’accord de l’AEM a été en pratique exigé par la Commission ; les responsables de l’AEM se sont soumis à sa pression amicale, et ainsi accepté de ne pas jouer leur rôle de garde-fous. Il est vrai que l’AEM avait auparavant déjà validé le vaccin Astra-Zeneca, sans doute le pire de tous, d’ailleurs jamais validé aux États-Unis.
Le garde-fou constitué par l’Institut Robert Koch (IRK - équivalent fédéral allemand de Santé Publique France) pour conseiller sur les aspects scientifiques le gouvernement allemand, via le ministre fédéral de la santé, n’a pas non plus fonctionné : l’IRK n’a jamais vraiment partagé l’opinion du gouvernement sur l’opportunité et la qualité des vaccins – de même d’ailleurs que sur les dangers de l’épidémie et les mesures sociales (distanciation, confinement, masques…), mais sa direction a accepté d’endosser les options du gouvernement et de les soutenir en public. Tous les compte-rendus internes de l’IRK sur le Covid 19 ont en effet, été publiés sur le web, notamment via Multipolar, à partir de mars 2024.
Le leadership personnel de von der Leyen sur les achats de vaccins n’était pas prévu dans la gouvernance mise en place par l’UE : par ses négociations directes par SMS, la Présidente a court-circuité le dispositif collégial d’acheteurs mis en place à l’origine. D’autant que la Présidente a conclu l’achat de 4,6 milliards de doses, 10 par résident de l’UE, pour € 71 milliards : une quantité absurde, qui demeure à expliquer, dont 2,4 milliards pour le produit BioNTech/Pfizer : in fine, une grande part des achats (à fin 2023, 200 millions de doses pour € 4 milliards) est restée inutilisée et a dû être jetée : de pures pertes. Il est stupéfiant que les États Membres ainsi le parlement ne se soient pas mobilisés contre ce processus. Certes certains États-Membres, dont la Pologne, ont refusé de prendre livraison de la totalité de leurs allocations à partir de 2022 ; certes la Hongrie et la Pologne se sont joints au contentieux lancé par le citoyen Baldan contre la Commission, toujours en cours ; mais le Parlement a refusé en janvier 2024, puis en mai 2025, d’exiger de la Commission la publication intégrale des contrats d’achat. En mai 2025 s’est ajouté un vote refusant – avec le soutien des députés français macronistes, socialistes, verts, et LFI - la transparence des fameux SMS.
L’Allemagne a bénéficié au premier chef de cette manne, puisque suivant le partage 50/50 entre BioNTech et Pfizer du produit des ventes mondiales du produit, BioNTech a dégagé un chiffre d’affaires de 15 milliards € en 2021, et de 12,5 milliards € en 2022, aboutissant à un bénéfice cumulé de 19,5 milliards €. Il en est résulté une contribution additionnelle de l’ordre de 0,5 % au PIB allemand de 2021. Et le fisc allemand a touché sa dime sur les profits de BioNTech (6 milliards € sur les deux années).
Conclusion :
Après le scandale suscité par la publication des dossiers de l’Institut Robert Koch, une revue de la gestion de crise gouvernementale, annoncée par le gouvernement fédéral durant l’été 2024, a été finalement abandonnée en octobre.
Au niveau européen, la Présidente s’est obstinée à refuser de s’expliquer et de fournir les SMS échangés avec Bourla, malgré les demandes convergentes de la Médiatrice, O’Reilly, et de la Cour des comptes de l’UE : ce 14 mai, le Tribunal de l’UE a jugé que ce refus n’était pas motivé de façon suffisante ni plausible, d’où l’annulation du refus de communication des SMS. Appel de la Commission devant la Cour de Justice assuré !
L’Allemagne a mis en place une répression dure envers les contestataires de sa politique Covid 19, notamment Reiner Fuellmich, avocat, fondateur du ‘Comité Corona’ en vue d’un jugement des acteurs maléfiques de la crise pandémique Covid 19. Arrêté en octobre 2023 au Mexique et extradé vers l’Allemagne en dehors de tout traité en place entre ces deux pays, il a été incarcéré de façon préventive pour une durée au-delà des normes (cf. article France Soir joint), et poursuivi dans le cadre d’un remake de procès de Moscou. Sur une base légale fantasque, un lourd verdict de première instance est tombé en avril dernier : 3 ans et 9 mois de prison.
Le traitement de Fuellmich par la justice fait partie de la filière allemande du Covid19.
Documentation
La recherche de Drosten en 2017 : (9) Comments - An interview with the German scientist who found 2017 research in SARS-CoV-2
BioNTech alone could lift German economy by 0.5% this year | Reuters
Pas de transparence sur les contrats d’achats de vaccins : Covid : une partie du Parlement européen a voté contre la publication des contrats Pfizer - Vidéo Dailymotion
Témoignage inédit de Reiner Fuellmich sur ses conditions de détention à Rosdorf | FranceSoir
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